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mardi, 29 avril 2008

En mode dégagée

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Sous les pavés, Fauchon ?

Je suis tombée là-dessus en ouvrant le ELLE de la semaine, et j'ai été partagée entre fou rire et consternation. Il n'a certes pas fallu 40 ans pour que le marketing s'empare de l'esprit de 68, mais en cette année de commémoration à tout-va, on battra des records.

Mai 68 ? J'allais gentiment à la maternelle, autant dire que pour moi c'est du folklore. Je sais seulement que j'ai profité de ses effets à la fin de la décennie suivante.

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Du folklore, c'est un peu comme ça que je vois le Jalouse qui vient de sortir et sa mode engagée. Engagé, ça me rappelle les chanteurs du même nom et déjà ça m'inspire rien de bon.

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Une série façon jet de pavé.

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Une série façon GI Jane.

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Une série façon Imagine.

Ouais. Bof. Comme la Bof génération.

Mai 68 c'était donc il y a 40 ans. Comment s'habillent les filles nées en 68 et même un peu avant ? ELLE sait en tout cas comment elles devraient s'habiller : 40 ans, le top du style, nos conseils pour être glam, sexy et moderne.

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Moderne ? Comme les jeunes gens du même nom en 1980 ?

Et hop, comme à chaque fois en pareil cas, on nous refait le coup des belles coupes, des belles matières, du beau sac en cuir.

Et hop, un peu de noir, une robe grise les soirs de fête et une touche de marine pour égayer le tout.

Ah, c'est pas fun, dans l'ensemble. Ce qui manque à tout ça ? Un peu de sens du jeu, un peu de légèreté, un peu de spontanéité. Comme si à 40 ans, coup de gong, on passait soudain aux choses sérieuses : game over !

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Alors, je retiens juste qu'Isabel Marant et Jérôme Dreyfuss sont décidément en phase :

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Et pour le reste, demerderum !

EDIT : cette fois, pour le WOW comme une fille avec même des morceaux de garçons dedans, c'est parti et c'est ICI !

Filles et garçons

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Erwan (McGregor) est culte en kilt.

Ce n'est pas Athi qui dira le contraire. A vivre à Glasgow, elle le sait bien, qu'un homme en kilt, ça se passe de commentaires, elle l'a fort bien exprimé dans un fameux billet.

WOW # 5 sera disponible très très prochainement sur vos écrans.

Il est intitulé Comme une fille.

Avec mon esprit de contradiction, j'y cause garçons.

lundi, 28 avril 2008

L'art d'être laide, le 15 juillet 1957

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C'est Marcelle Ségal qui le dit, dans ce ELLE du 15 juillet 1957 : Il y a un art d'être laide. Et ajoute-t-elle "je sais de quoi je parle".

Dès le début de ce long article de quatre pages, les choses sont posées : On parle beaucoup de la beauté. Dans les journaux, on ne voit qu'elle. La beauté, pourtant, n'est qu'un rare privilège, un rêve pour la plupart des femmes. La laideur, elle, est réalité. Cette compagne ennemie nous attend au fond de chaque miroir. Chaque femme a la sienne, petite ou grande, et en souffre plus ou moins. Toutes lui font une guerre qui n'est pas toujours victorieuse et qui, comme toutes les guerres, laisse le vaincu mal en point. Certaines femmes sont détruites par leur laideur. D'autres, bien plus laides qu'elles, se portent à merveille. Elles font une belle carrière, sont entourées d'amis et, pour combles, heureuses en amour. A croire qu'il existe un art d'être laide.

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Marcelle Ségal décide dit-elle, de se prendre pour objet d'étude. Et se décrit, telle qu'elle prétend s'être soudainement découverte à 9 ans, dans la glace : Je détaillai le nez à deux bosses coupé net au bout, comme à la serpe ; la lèvre supérieure trop courte, découvrant des dents trop grandes et mal plantées ; un front accidenté, l'oeil exorbité, un laxillaire brutal, le tout coupé d'une broussaille couleur poussière.

Elle décrit ensuite comment, dans une société qui n'était pas encore obsédée par l'apparence (Marcelle Ségal, née en 1896, est morte en 1998, à 102 ans, après avoir tenu durant 40 ans et jusqu'en 1987, la rubrique Courrier du coeur de ELLE), la laide de jadis ne se sentait pas coupable de négligence, ni obsédée par sa laideur. Simplement malchanceuse. Son physique n'avait pas gagné à la loterie. Elle raconte que lorsqu'elle était âgée de 20 ans, un chirurgien rencontré dans la rue lui proposa de lui refaire le nez. Elle refusa, son fiancé (j'en avais un malgré mon vilain nez), informé de ce projet, ayant fait la grimace.

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Marcelle Ségal évoque ensuite le caractère relatif de la laideur, continuant de se prendre pour exemple, évoquant son enfance à Roubaix. J'ai grandi en un temps où, pour être jolie, une femme se devait d'être petite et boulotte. Le type de la laide était une femme longue et mince. (...) J'en parle savamment. J'en étais une. A Paris, chose curieuse, on ne me trouvait pas plate. La mode, déjà changeait. A cette époque, elle voyageait lentement entre Paris et la Procince. A Paris je n'étais pas mal faite. Pour le devenir, je n'avais qu'à reprendre le train.

Détaillant ensuite les beautés des laides et les laideurs de belles, elle conclut : Une laide n'est peut-être qu'une femme qui ne sait pas discerner ses beautés, obsédée qu'elle est par ce qu'elle a de laid. Cette idée fixe lui ôte les moyens et bientôt jusqu'au désir déméliorer son apparence. C'est une obsédée, une vaincue. Tandis qu'une belle n'est peut-être qu'une femme de goût, capable d'apprécier à sa juste valeur son capital physique et de l'exploiter à fond. La laideur serait-elle plus psychique que physique ? Je le crois.

 Et Gainsbourg et sa beauté cachée des laids, des laids, avait-il lu un jour Marcelle Ségal ?

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Que font les femmes des coureurs automobiles du Mans pendant les 24 Heures ? Joli programme, elles angoissent, explique ELLE. Elles passent par toutes les couleurs, toutes les émotions. Katie Molson, fiancée de Stirling Moss, est bouleversée, Mme Flockhart est anxieuse, Mme David Murray est énervée, elle ne sait pas encore que c'est Roy Flockhart, l'un des poulains de l'écurie de son mari, qui va remporter l'épreuve.

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Mme Fangio, photographiée avec son mari, est inquiète, Mme Shell est rassérénée, la voiture d'Harry Shell, son mari, est en panne, et Monique Lucas est triomphante, son mari est arrivé troisième sur Jaguar. 

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Pourquoi pas vous ? se demande ELLE. Non, il ne s'agit pas d'envoyer les lectrices piloter elles-mêmes les bolides, mais de se demander pourquoi ne pas porter une tenue de travail pour homme en vacances, pourquoi ne pas mettre un zeste d'orange sur sa robe blanche, pourquoi ne pas oser la roble dos nu.

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Le bourgeon de boucher est en gros coton à tout petits carreaux, il est très ample et on le porte sur un short en toile.

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La veste de pâtissier est blanche mais on peut la teindre et la porter ensuite sur pantalon rayé. Le blouson du cycliste, en molleton bleu se porte dans une petite taille sur jupe et ballerines.

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Une pointe d'orange, de bleu tendre ou de vert mousse vient bousculer les trop sages robes blanches.

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Le Bon Magique est un set de badminton qui se range dans une trousse de plastique havane (4.430 F pour un ELLE à 50 F, soit 203,78 € pour un ELLE à 2,30 €). Il s'accompagne d'une marinière en fil d'Ecosse (2.850 F pour la version manches longues et 2.550 F pour les manches courtes) et d'une jupe plissée en rhovylon, indéformable (3.750 F)

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Paresseuses, pourquoi pas, sur des coussins faits par soi, grâce à Dunlopillo. ELLE fournit les explications nécessaires.

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La broderie anglaise est exquise et ne coûte pas du tout cher. ELLE invite ses lectrices à en coudre sur leurs robes.

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Ne dites pas : elles font 1930 ! cela vous vieillirait, vous l'aviez oublié. Les robes dos-nu sont flatteuses, ELLE en donne les explications.

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Dans la palmeraie d'El Goléa, Annick et Jacques sont des pionniers amoureux. Ils vivent en plein Sahara et en sont émerveillés. On notera que Jacques s'est mis au sarouel.

Vivement lundi prochain !

samedi, 26 avril 2008

Des lunettes pour en mettre plein la vue

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J'ai besoin de lunettes, donc.

Avant toute chose, posons le débat. Je vous invite à lire ICI l'excellent billet de celle qui a tombé le masque et qui dit qu'elle serait rien qu'une vile suiveuse. Soit.

A y est ?

Moi non plus. Je ne suis pas une prescriptrice de tendances.

Moi aussi. Je ne suis qu'une vile suiveuse.

Or donc, il me faut des lunettes de vue. De vieille. Des lunettes de qui a la vue qui baisse. Des lunettes de quadra, quoi. Des lunettes de vue j'en ai déjà, que je mets peu. Ou même des fois carrément pas. Mais là, celles-là, les nouvelles, va falloir les porter. Pas tout le temps mais quand même souvent. Déjà c'est pas drôle, alors autant qu'elles me plaisent, en admettant que ce soit possible.

L'an dernier, au retour de la solaire Wayfarer, j'avais résisté.

Mes nouvelles lunettes de vue, durant mes cinq mois d'attente de RDV chez l'ophtalmo, j'ai eu le temps d'y penser. Et d'oublier. Et d'y repenser. Comme une sorte d'image subliminale, un modèle s'est imprimé sur ma rétine.

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(C) Café Mode

Et soudain je les ai vraiement VUES, sur Louise, chez Géraldine.

Mais je les avais déjà entrevues ailleurs ces dernières semaines, moi qui ne vois plus si bien.

Mes nouvelles lunettes seront probablement des Wayfarer sur lesquelles mon opticien remplacera le verres solaires par des verres correcteurs.

Noires ? Ecaille ?

Pour le moment, la question reste en suspens.

En taxi en platform shoes

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Ma culture cinématographique est à l'image de ma culture en général : un vrai gruyère.

Je viens donc seulement de réparer un gros oubli : j'ai enfin visionné Taxi Driver. J'aurais su dire que Jodie Foster, bien qu'elle ait tourné avant, avait, grâce au taxi, véritablement démarré sa carrière.

Mais je n'aurais pas su dire comment j'avais pu échapper à ce film jusqu'ici.

Je me suis évidemment laissée embarquer par l'histoire, mais pas suffisamment pour ne pas être attentive aux lumières, aux cadrages, aux plans... à cette magistrale leçon de cinéma.

Et comme je ne me refais pas, j'ai aussi fort bien maté les fashionneries de 1976. Dans ce clip qui reprend quelques scènes du film, je recommande les chaussures des filles en short des premiers plans. On pourrait les rééditer aujourd'hui, j'en connais quelques-unes qui se jetteraient dessus...

vendredi, 25 avril 2008

Bien arrivée

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J'avais évoqué début avril la généreuse brocante virtuelle organisée par Domie, du blog Des Ailes dans les Etoiles au profit de l'association l'Etoile de Martin. J'y avais fait l'acquisition d'une petite Sainte Vierge et de mini-couronnes sur lesquelles je reviendrai.

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Je viens d'ouvrir le paquet, une odeur de lavande s'est répandue. Joint au colis en cadeau, un petit cornet délicatement garni m'a rappelé la Provence.

Merci, Domie.

jeudi, 24 avril 2008

Le retour de la chine

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Par chance, dimanche il n'a pas plu le temps de quelques heures.

1132520203.jpgJuste une petite fenêtre de tir pour ma première broc' de la saison. J'en ai ramené une provision de broderies anciennes. Déterminer quelles pièces passeront au bain de teinture, et dans quelle couleur, me prendra un moment. Pour l'instant je penche pour les cache-taies d'oreiller à monogramme. A voir, donc.

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La broderie pleine de couleurs des années 40 restera telle que.

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Elle adore ma nappe Angel des Montagnes.

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Quant au papillon, je ne sais pas encore ce que je vais en faire, vu sa petite taille.

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Mais la finesse de ses jours me ravit.

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Et puis il y a la petite chaise d'enfant. Elle a beaucoup souffert et l'un de ses pieds n'est pas d'origine.

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Elle me plaît bien comme ça. Elle est estampillée Thonet.

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Et puis il y a les anges. Avec l'affreuse peinture noir brillant des cadres, il m'a fallu un moment pour réaliser qu'il s'agissait bien d'images anciennes, pas dans le meilleur état.

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J'ai du boulot. Mais le prix était dérisoire...

Vivement dimanche prochain !

mardi, 22 avril 2008

Cheapa-cheapa-cheap... aïe aïe aïe !*

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Dries Van Noten P/E 2008 (c) Madame Figaro

Je me suis décidée à m'offrir une petite virée shopping. Pas dans ma ville que j'aime pas, non, faut pas déconner.

Essentiel, Swildens, Just in Case... ça me cause. Ca me cause et ça se trouve pas chez moi. Enfin, si peu, "chez moi"...

J'ai passé les portants de mon ex-fournisseur de Rützou qu'a même plus de Rützou au peigne fin. Ratissé. Soigneusement.

Et je suis ressortie les mains vides.

A quoi bon ? A quoi bon investir dans de l'été alors que j'en suis toujours aux bottes hautes et au manteau ? L'un de mes plus légers, de manteau, mais manteau.

A quoi bon ? Alors que fleurissent déjà les ventes privées, que les soldes sont dans à peine plus de deux mois ?

Toutes ces marques créatives sans être de créateurs me semblent affreusement chères. A haute dose, mon pouvoir d'achat n'y survivrait pas. Sauf que là, c'est carrément mon vouloir d'achat, qui suit pas.

Histoire de me conforter dans cette idée, je suis entrée chez Comptoir des Cotonniers. Rien ne m'y a vraiment fait envie. Et quand par hasard... Le prix m'a dissuadée vite fait.

Je me suis ensuite perdue devant une vitrine pleine de Dries Van Noten. Voilà, au moins, qui me fait décoller.

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Qu'est-ce qu'une jupe à 375 € quand une robe de chez Alice San Diego** en vaut 320 ? Une jupe à 375 €. Oublie.

Quel est le vrai prix des vêtements ? Quel est le prix de la vraie création, quel est le prix des belles matières, des belles finitions ? Quel est le vrai prix de la fabrication, désormais quasiment systématiquement délocalisée ? Quel est le prix du marketing, de la campagne de pub, de l'éclairage basse tension de la boutique ?

Mes vraies belles pièces ne sont pas toujours celles que je porte le plus. J'ai aussi quelques cheaperies pas mal portées et qui tiennent pourtant la route. Alors ?

Alors, cheaperies pour cette fois-ci. Le débat qui s'est instauré chez Domino est passionnant. Mais moi, je ne suis pas assez sage pour qu'un nouveau rouge à lèvres suffise à me faire croire que je change de look.

Alors ?

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Alors, une poignée de pastilles signées Avant-Première aux Galeries Lafayette.

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Alors une écharpe tye & dye, trouvée dans le même rayon. Je n'aime pas le tye & dye. Mais accessoirement, comme a dit Galliane, si.

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Voilà qui réveille pas mal les rayures grises.

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Une Promoderie, déjà, c'est une Promoderie.

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Alors une Promoderie bradée en cours de saison... Une autre que moi se serait méfiée ? J'ai foncé.

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Le jean brut, le liberty de la doublure, hop, une mousseline rose poudré et à pois dans les cheveux : roule !

*Oui, je sais. C'était trop tentant, j'ai pas résisté.

**En photo, l'étiquette de celle que je me suis achetée l'été dernier... soldée, et qui fit l'objet de l'un de mes tout premiers posts.

Nouvelles lunettes en vue

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Catherine en s'en est pas encore remise : dans le Vogue arrivé samedi, j'ai zappé la photo de Bardot.

Je ne l'ai PAS VUE.

J'ai donc recherché la page. On ne voit qu'elle, pourtant, non ?

On ne devrait, voir qu'elle.

Ben moi non. Ca m'est revenu. Quand j'ai ouvert Vogue, j'ai aperçu Charlotte Gainsbourg, avec la Jolie en dessous, j'ai fait dans ma tête un genre de "pfffff, encore !", j'ai tourné la page et j'ai zappé Bardot.

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Zappé Bardot... Zappé ses pieds nus, le portier qui la regarde par en dessous et qui se souviendra de cet instant toute sa vie...

Allez, là maintenant, je cours chez l'ophtalmo, j'ai rendez-vous depuis déjà cinq mois, c'est le délai de rigueur. Je crois que oui, j'ai besoin de lunettes.

lundi, 21 avril 2008

Agnès b. le 19 avril 1976

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De tous les ELLE vintage décortiqués depuis l'été dernier (celui-ci est le 39e, eh oui !) je crois bien que ce numéro du 19 avril 1976 est celui que je préfère. Que de monde, sur la couverture ! Et une belle promesse : les astuces mode de celles qui lancent les trucs.  Celles et ceux aurait été plus juste, puisqu'on trouve dans cette galerie de gens de mode plusieurs hommes, dont Karl Lagerfeld.

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Qui fait bouger la mode ? Ceux qui travaillent pour elle, surtout. Stylistes, photographes, journalistes... Ils témoignent pour ELLE de leur rapport à la mode, une mode anti-mode, transposée, interprété, décalée. Un témoignage passionnant, note ELLE. Trente-deux ans après, il le reste, passionnant. De dos sur la photo ? Loulou de la Falaise.

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Dans ces pages, on remarque Agnès b. laquelle est encore présentée comme Agnès Bourgois, styliste de 34 ans, qui pose axvec sa fille Yaya, 2 ans, en salopette Osh Kosh et pull chiné de laine et lurex. Agnès dessine des vêtements mais déclare ne pas vivre pour la mode. Un penchant pour le folklore et les vêtements un peu décalés par rapport à la saison, l'heure et les usages "pour casser le conformisme". Agnès l'a bien cassé, le conformisme, ce qui semble une évidence aujourd'hui ne l'était pas en 1976. Elle est ici vêtue d'une chemise de nuit ancienne et d'un blouson de cuir noir.

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Et puis il y a Sacha, adepte du sport sans gêne. Sacha Van Dorsen a 35 ans, elle est photographe de mode à ELLE, elle mesure 1,76 m, elle estime que les vêtements, c'est comme les maisons, il faut que ce soit confortable. Sur la photo, elle porte un sweat marine l'envers, un pantalon chinois en toile bleu de Chine, des bottes en croûte beige, un châle en laine et mohair tricoté par sa mère et un sac de voyage en nylon.

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Karl Lagerfeld est alors barbu : le vêtement essentiel, pour lui, c'est la chemise. Isabelle Rovillé, 26 ans, attachée de presse, affectionne les gilets de grand-père, Coco Jobard, 31 ans, passionnée de mode des années 40-50, écume les boutiques d'après-guerre, merceries, bonneteries, fripes et puces. Page suivante Christine Vallet, 30 ans, mère de famille se préoccupe peu de mode, elle n'est pas très mince mais "passer ma vie sur une balance, quelle horreur ! Mes habits vont avec mon corps, on s'est trouvés. Elle explique porter sans distinction des robes d'été en hiver, des jupes habillées et des blouses décolletées dès 9 h du matin, mais toujours de l'ancien et jamais de pantalon. Annabelle d'Astier, 23 ans, prépare un livre et une émission de Tv sur la peinture, elle fait quelques photos comme mannequin pour s'acheter des toiles (elle est aussi peintre). Elle porte des sandales fines avec un battle-dress et un châle Liberty.

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La mode surplus a envahi la rue. Knul Bry, Norvégien, 29 ans, photographe, dessine lui-même ses vêtements, n'achète rien de neuf. Il porte une combinaison de travail avec des bottes en cuir gras et un pull jacquard à la taille. 

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Anne Lutz, 31 ans, coloriste et styliste, est l'auteur des croquis qui illustrent l'article. Elle porte des Levis, des pulls jacquard et se taille des écharpes dans des tissus fleuris.

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Mary Russel, 35 ans, journaliste photographe, est Américaine, elle vit e, Europe depuis 12 ans. Sa garde-robe est sans aucune règle. Style garçon voyou le jour, à base de jeans. Elle change de peau comme de vie, comme un caméléon. Le soir elle se veut sexy en longs fourreaux fluides ou robes drapées.

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Et puis il y a la Suédoise de l'étape. Eva Mellstrom, 35 ans, acheteuse dans un grand magasin, qui a un goût naturel pour l'anticonformisme. Important pour elle : dépenser peu. Ses sources : merceries de province, vêtements de travail, marchés, achats ramenés de l'étranger.

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ELLE est allée photographier la mode liberté, tout en lin, dans l'Algarve, au Sud du Portugal.

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La rubrique beauté a pour cadre l'université Paul-Valéry de Montpellier. Dans le cadre d"une formation au métier d'hôtesse d'accueil organisée pour des jeunes femmes sans travail, l'équipe de ELLE est allée les aider à améliorer leur présentation.

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Une rubrique avant-après collective.

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Dans les pages suivantes, le cas de sept filles est détaillé; astuces de maquillage à l'appui.

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Le Bon Magique est une robe en coton artisanal rayé, avec pantalon assorti, 125 F et 70 F (pour un ELLE à 5 F, soit 57,50 € et 32,20 € pour un ELLE à 2,30 €).

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Jacqueline Demornex est allée rencontrer Diana Vreeland à New York. Celle qui fut, pendant 25 ans, rédactrice en chef du magazine américain Harper's Bazaar avant de devenir pendant 10 ans, directrice de Vogue, est depuis 1971 conseillère spéciale pour l'Institut du costume du Metropolitan Museum de New York.

Dans son petit bureau laqué de rouge, Diana Vreeland a l'air d'une impératrice chinoise. Les stars sont dans la rue, dit-elle. Les gens connus n'ont plus de vie privée. La TV, les journaux, nous les mintrent sous toutes kes coutures. D'une part, ces nouveaux médias ont tué le mystère qui était le halo des stars, d'autre part, les gens en vue actuellement n'oseraient pas donner les fêtes qu'ils auraient données en privé "avant". Pour se mettre en qcène il faut un public. Un public d'amis pas de témoins qu'on n'a pas choisis.

Pas convaincue par l'anti-mode, Diana Vreeland : Ca fait partie de l'argot à la mpde. Je sais qu'il es t de bon ton de critiquer ceux qui s'habillent en haute couture. Mais moi, si je n'avais pas la haute couture pour vêtir le corps que j'ai, je ne sortirais pas du lit !

Ce qui ne l'empêche pas d'aimer le jean (et de détester le Women's Lib) : Le jean est le plus beau vêtement du monde et il s'est imposé dans le monde entier. 

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Côté culture, ELLE célèbre, sur une double page bien pleine, Gena Rowlands et la sortie d'Une Femme sous Influence de John Cassavetes, avec Peter Falk.

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ELLE annonce la sortie du Passe-Peine, livre publié par Josane Duranteau et présentant les carnets intimes de l'écrivain Albertine Sarrazin. Sur une double-page, l'album photo d'Albertine, extraordinaire personnage, auteur de L'Astragale et de La Traversière. En 1966,elle apparaît lumineuse. Il lui reste un an à vivre.

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En avril, on pense aussi jardin, et on l'installe sur son escalier.

1943595227.jpgEn fin de journal, on trouve toutes sortes de petites rubriques, dont l'idée de Brigitte. Elle a 20 ans et elle se paie une brioche pas possible. Je suis grosse, grosse. Comment m'habiller ? . 1. Je me drape dans ma dignité. 2. Je me cache dans une éternelle robe indienne fourre-kilos, noire, en coton. 3. Je me noue un foulard de coton (Bon Magique, 13 F) 4. Je m'accroche un petit printemps au foulard : camélia, rose, branche d'aubépine.  J'ai acheté en gros, à partir de 3,90 F hors taxe, carrément une dizaine de fleurs artificielles très chouettes. 5. Comme j'ai des mollets "normaux", c'est bien la seule chose, je me paie des chaussures dingo-berlingots. 6. J'ose des sandales suésoides en bois blanc et cuit brut (Kerstin Adolphson). 7. Je prends mon élan pour sortir avec les copains en me disant qu'après tout c'est peut-être vrai ce que dit ma mère : bien brioché, mais à croquer.

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Le dos du magazine est réservé à la fiche tricot : un châle chauffe-coeur au point mousse

Vivement lundi prochain !