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lundi, 25 mars 2013

Esprit Saint Laurent, où es-tu ?

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Près d'un mois après l'extinction des feux de la fashion week, on en est toujours là.

Mais qu'est-ce qui lui a pris, à Hedi ?

Feuilletant la presse les semaines passées, je suis successivement tombée sur cette image...

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puis sur celle-ci.

Pas besoin de lire la légende pour savoir, percevoir, que c'était du Saint Laurent version Hedi. Printemps 2013. Et même si je ne m'étais que brièvement penchée, il y a six mois, sur les images du premier défilé d'Hedi Slimane pour cette griffe sitôt rebaptisée Saint Laurent Paris à son arrivée, YSL perdant son Y. Et pas (encore) tout à fait son âme ?

On passera sur le fait que, dans un cas comme dans l'autre des ces images, la réminiscence seventies est évidente (référence au film Emmanuelle en prime).

Mais il émane de ces images, et de la collection été d'Hedi Slimane en général, quelque chose de l'ordre de l'hommage.

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Dans la collection "grunge" du prochain hiver, on peine à percevoir l'ombre du grand Yves...

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Il y a plus de 20 ans, quand Curt Cobain se tenait à ses carreaux et que Courtney Love déchirait ses collants, que faisait Yves Saint Laurent ?

Du Saint Laurent. Alors très institutionnalisé et très loin des débuts renversants de Rive Gauche.

Que faisait Hedi Slimane ?

Il écoutait Nirvana. Probablement.

A bien y réfléchir, ce qui me dérange, dans cette deuxième collection d'Hedi Slimane pour la griffe, au-delà du fait qu'on n'y retrouve pas son Saint Laurent, c'est cette impression de défaut de créativité, ce sentiment qu'on mâche et remâche de l'imagerie rock (du punk au grunge) jusqu'à saturation.


Et qu'on commence fortement à saturer, cette fois.

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Les boots Susan de Chloé, c'est 2008.

Rééditées depuis en Susanna et présenté comme un "classique". Classique, vraiment ? On n'est pas chez Hermès... Perso, j'aurais du mal à me résoudre à y lâcher près d'un millier d'euros. Même si je n'aurais aucun mal à les porter. Là n'est pas la question. C'est bien une fille friande de cuir, de clous, de quincaillerie "rock" en général, qui vous cause. Mais qui commence à saturer, donc.

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Dans ce contexte, les accessoires de la collection Saint Laurent Paris, particulièrement les chaussures, ont comme un air de déjà-vu qui peine à m'émouvoir...

Dans son analyse du cas Saint Laurent, Géraldine évoque le pillage de la jeunesse. Pillage ou panne ? Les pompes noires à clous, les punks les portaient en 1976. En matière de jeunesse... ils sont tous quasi sexagénaires, aujourd'hui, les pionniers du genre... Pour ceux qui sont encore de ce monde.

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Dans le même temps, celles du défilé Chanel sont tout aussi... déchaînées mais font moins parler d'elles. Peut-être parce que, pour le reste, la collection est très chanelisante malgré tout. Peut-être parce que depuis 30 ans qu'il y officie, personne ne se pose la question de la légimité de Karl Lagerfeld chez Chanel.

Je me souviens avoir croisé, au tout début des 80's, des mecs en teddy et des filles à queue de cheval qui s'amusaient à avoir l'air de sortir d'un film des années 50. Mais avec une certaine fraîcheur et un sens du décalage. Loin des effets (ratés ?) de podium, du marketing du luxe et des grands noms endossés par d'autres...

C'est moi qui vieillis décidément et ne parviens plus à suivre ou bien ?

*** Photos issus de Grazia, Madame Figaro & style.com ***

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Commentaires

Coucou Frieda. Quelle justesse de ton. Je cherchais indéfiniment à décrire une impression... quelquechose entre le "il faut penser que c'est génial" et "la vérité c'est que je ne comprend pas".
En fait oui, on connaît déjà tout, quasiment chaque pièce par le menu. Peut-être plus que l'adolescence, il faudrait retrouver l'enfance et sa folle imagination.

Écrit par : Eudoxie | mardi, 26 mars 2013

Bonjour Frieda,
Moi non plus, je n'arrive pas vraiment à savoir quoi penser de cette collection... J'aimerais bien faire un bond dans le temps, genre dix ans en avant, pour savoir ce qu'elle laissera en mémoire, comment on analysera ce virage donné par Heidi. ;) Bonne journée !

Écrit par : CECILE | mardi, 26 mars 2013

@Eudoxie : moi non plus je comprends pas et j'arrive pas à cerner si c'est moi qui suis dépassée ou s'il y a arnaque quelque part... Pas de Hedi Slimane, mais du système en général.
@CECILE : comme toi Cécile, je me demande ce qu'il en restera. D'ailleurs il y a un style "90" mais pour le style 2000, je note qu'on peine à le déterminer... A force de recyclage permanent ?

Écrit par : Frieda | jeudi, 28 mars 2013

Cette collection a trotté dans ma tête tant elle est gonflée. En fait, elle correspond parfaitement aux propos de Bergé dans le dernier GQ. L'as-tu lu? Je cite: "Un vêtement est fait pour être porté pas pour être photographié ou passer une fois sur un podium (...) on ne fait des défilés de PAP que de ce que l'on vend..."
Du coup tout se tient.
C'est sûr que les vêtements grunge de Saint Laurent auront plus de chance d'être portées à tout moment de la journée que les robes à damier de Vuitton.
Qu'en penses-tu?

Écrit par : Isabelle | vendredi, 29 mars 2013

@Isabelle : ah, je reste partagée. Oui un vêtement est fait pour être porté. Mais il peut surprendre, aussi, puis donner envie de le porter. Les cabans, les smokings, n'étaient pas dans la rue quand Yves Saint Laurent les a lancés. Et ils ne cessent d'être portés depuis. La créativité, la créativité, où est-elle donc passée ? Je comprends mal que ce soit justement Pierre Bergé qui tienne de tels propos...

Écrit par : Frieda | vendredi, 29 mars 2013

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