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jeudi, 01 mai 2014

C'était Hyères 2014

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Ce fut, comme à chaque fois que j'y suis allée (c'était tout de même la cinquième année consécutive) un joli moment de rencontres et de partage, que ce festival international de mode et de photo de Hyères, le 29e du nom.

Le palmarès m'a cependant laissée de marbre, pour ne pas dire sur ma faim.

Rien de ce que je n'aimais en mode, parmi les 10 lauréats, n'a été distingué - ou presque - par le jury présidé cette année par Humberto Leon et Carol Lim, créateurs d'Opening Ceremony et directeurs artistiques chez Kenzo.

Et ce ne fut pas mieux du côté de la photo.

De toutes manières, qu'il s'agisse de mode ou de photo, la sélection ne semblait pas être celle d'une "grande année" comme cela arrive parfois.

A voir ce qu'il en sera pour la 30e édition ?

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Quoi qu'il en soit, je retiendrai le thème "sortie du lit" de l'Estonienne Marit Ilison (sans doute prédestiné, histoire d'y aller doucement le matin ?).

Sa collection est courte, resserrée autour d'une déclinaison de manteaux en gros lainage à ramage qui rappellent les couvertures de lit de grand-mère.

Cela peut être vu comme un point faible (c'est peut-être ce qu'a estimé le jury, qui ne lui a pas décerné de prix). C'est aussi un point fort, au vu de collections parfois pléthoriques de certains lauréats, qui, à force de vouloir démontrer leur savoir-faire et leur inventivité, s'égarent et diluent quelque peu le propos.

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Sous leur apparente simplicité, ces manteaux cachent, dans la doublure de leur encolure un jeu de broderies de pierreries et de strass extrêmement discret et sophistiqué.


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D'autant plus discrets d'ailleurs, que (je n'ai pas compris pourquoi) les manteaux ont pour la plupart défilé fermés.

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 A noter que je suis partie au festival sans m'être le moins du monde documentée sur ce que j'allais y découvrir, contrairement à l'an passé (j'assistais pour la première fois à la présentation presse du vendredi matin, ceci compensant cela), et que, survolant simplement les 10 photos du dossier de presse présentant les lauréats, mon oeil s'était justement arrêté (comme sans doute celui d'Isabelle, qui en parle en commentaires sur mon billet précédent) sur le manteau vert de Marit Ilison.

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Mon second coup de coeur est allé à la Néerlandaise Anne Kluytenaar, dont l'histoire est singulière.

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Elle est partie du fait qu'il y a trois ans, son père a commencé à s'habiller en femme. Rien ne lui allait, les vêtements féminins n'étant pas adaptés à sa morphologie d'homme.

Anne a donc composé un vestiaire adapté au corps masculin, à base de jupes crayon portées sur des pantalons, hommage appuyé et assumé aux codes de Chanel (la prestigieuse maison était cette année pour la première fois partenaire du festival).

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Délicieusement provocateur, son défilé était accessoirisé de clopes au bec.

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Enfin, mon troisième coup de coeur est allé au styliste Louis Gabriel Nouchi, pas davantage primé que les deux précédentes. Ce Français qui a étudié à la Cambre se considère désormais comme Belge. Sa collection est basée sur les oeuvres d'une plasticienne travaillant à partir du cercle. Il explique sans complexe avoir créé sa collection avec de petits moyens et avoir eu recours au Tipex plutôt qu'à la sérigraphie.

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Je ne me verrais pas nécessairement adopter ses silhouettes mais j'ai été notamment bluffée par son travail de fausse maille, rebrodée sur un tulle, pour des pièces bordées de gros tricot.

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Enfin, j'ai découvert le travail du photographe Steve Hiett, que je connaissais peu. Il présidait le jury photo et une expo reprenant certains de ses clichés, notamment parmi les moins connus, est visible à la Villa Noailles jusqu'à la fin du mois. J'ai flashé sur l'élégance de cette silhouette, qui, si on y regarde bien, est qui plus est agrémentée d'une pièce réalisée... au crochet.

Liselore Frowijn.jpg

Le prix Chloé a été dédoublé cette année, récompensant deux lauréates ex-aequo, dont la Néerlandaise Liselore Frowijn (dont la collection, quoiqu'un peu brouillonne, regorgeait d'une inventivité colorée qui avait retenu mon attention), pour un trench surmonté d'un ciré de plastique translucide aux motifs orange fluo.

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Dans un tout autre style, c'est donc le Japonais Kenta Matsushige qui a reporté le Grand Prix cette année pour une collection minimaliste au finitions parfaites mais - de mon point de vue - ennuyeuse et bien peu créative.

*** J'ai réalisé les photos, à l'exception des images de défilé
qui sont signées © Etienne Tordoir, Catwalk Pictures
***

 

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