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lundi, 22 mars 2010

Multi-pièces, mini-prix le 26 mars 1979

ELLE du 26 mars 1979.jpg
Le nouveau sportswear, confortable et raffiné, fait la couv de ce ELLE du 26 mars 1979.
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Féministe, le ELLE des 70's ? Dans ce numéro, Jean-Claude, 32 ans, ouvrier tourneur dans une usine de machines outils, à Montreuil, a décidé de bénéficier d'un congé parental pour s'occuper de son fils Fabien. Il a suivi le vote de la loi, en 1978, tant il espérait profiter de ce congé. La maman, Michèle, est costumière. Elle a allaité son fils durant six mois, son métier lui permettant d'alterner des périodes à la maison avec d'autres où elle s'en éloigne. Quand je vais voir les copains à l'usine, il y en a bien qui ricanent, qui me trouvent bizarre, mais ce n'est pas méchant. On me dit : "Alors ça va maman ?" Je dis "Oui" parce que c'est vrai, je suis heureux. et puis on me demande des nouvelles du petit et on discute boulot : je retravaille en septembre. Oh bien sûr, il y en a qui pensent que j'ai choisi ce système parce que je suis feignant. D'autres se marrent. Mais il y en a toujours un qui finit par dire : "Moi aussi, j'ai donné le biberon".
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A Twickenham, François Florensame a rencontré les "vraies femmes" amateurs de rugby. Cathy, venue de Montauban s'installer à Paris, tient à son accent. C'est sur les stades parisiens, par nostalgie de sa région, que dimanche après dimanche, elle s'est prise de passion pour le jeu. A Twickenham, sont venues aussi les joueuses de l'équipe de Cahors : Ce qui nous manque en force, nous le compensons en finesse, en subtilité. Notre jeu est très spectaculaire, il faut venir nous voir, vous serez agréablement surpris.
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Les petites pièces ? Dans notre jargon de rédactrices de mode, cette appellation regroupe tous les vêtements qui ne demandent qu'à s'assembler mais qui ne sont pas vendus ensemble.
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C'est une autre manière d'appréhender le côté vestimentaire, plus personnelle, à l'encontre du total look.
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Spencer sur jupe plissée ou veste épaulée en éponge sur jupe droite, la silhouette préfigure les 80's.

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mardi, 02 septembre 2008

Mère et fille, tout un roman

sonia et nathalie rykiel.2jpg.jpg

Sonia et Nathalie Rykiel.

Héroïnes d'un vrai/faux roman ? Elles en ont certes l'étoffe.

C'est ce qu'a perçu Eliette Abécassis, qui les a regardées (et écoutées) travailler et vivre. Et en a fait un livre. Un roman, donc, annonce le titre : Mère et fille, un roman.

Ou comment, partant d'un excellent sujet, écrire un bien mauvais livre.

La mère. La fille.

La fille. La mère.

La mère et la fille.

La mère, la fille. Et, soudain, au bout de 40 pages, Nathalie, puis Sonia.

N'est pas Marguerite Duras qui veut.

Je n'ai pas été déçue par ce livre, que j'ai fait l'effort de lire jusqu'à la dernière page. Je n'attendais pas grand-chose d'autre que ce que j'y ai trouvé, hélas. Rien appris sur les deux Rykiel, pour avoir déjà lu la biographie publiée il y a quelques années  par Carmen Castillo et Evelyne Pisier et L'envers à l'Endroit, écrit - et tellement mieux ! - par Sonia Rykiel elle-même.

Qu'en ont-elles donc pensé, les deux héroïnes, de cet ouvrage qu'elles ont paraît-il lu avant publication, sans, ou presque, rien trouver à y changer ? Un sujet singulier et un verbe au pluriel, soit passe encore, même si un bon correcteur orthographique devrait permettre d'éviter ce genre de bévue. Un malheureux croire dans croisé au détour d'une phrase, voilà qui est pour le moins disgracieux : je crois encore, pour ma part, en la langue française. Et aussi en la concordance des temps, sans doute une déformation professionnelle. Je ne parviens pas à y voir un effet de style.

Qu'ont-elles bien pu en penser, donc, Sonia et Nathalie ? Se sont-elles dit avec une pointe de cynisme qu'après tout, qu'importe, puisqu'une fois de plus on parle d'elles, encore et toujours érigées en figures de proue de la mode à Paris ?

Ont-elles préféré n'émettre aucun jugement sur la "qualité" littéraire de la chose, sachant trop bien qu'il aurait en réalité fallu tout reprendre ?

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Aucun intérêt sur la forme et bien peu sur le fond. Quelques idées reçues sur la pseudo-toute-puissance de la figure maternelle, une relecture sommaire et hâtive de la Psychanalyse des contes de fées de Bettelheim. Des postulats balancés de manière péremptoire. Dans une interview accordée à ELLE il y a deux semaines, Eliette Abécassis semble croire en l'universalité de son modèle. Je ne reconnais pas ma mère en cette mère-là, je ne me reconnais pas dans ce livre en tant que mère, ni en tant que fille, je n'y retrouve pas ma fille non plus.

Pas plus que je ne m'y reconnais dans mon rapport à la mode et au vêtement, plus généralement. Qu'on en juge avec cette typologie simpliste, exposée p 78-79 :

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Et puis il y a ces insupportables phrases toutes faites dignes de propos de café du Commerce...

P 51 : La mort des parents est quelque chose de naturel, c'est celle des enfants qui ne l'est pas.

P 77 : A travers la façon dont on s'habille, on dit tellement de choses sur soi.

Tant de clichés alignés, tant de portes ouvertes enfoncées : ton accordéon me fatigue, Eliette.

Vite écrit, vite lu, vite oublié, voici un pur produit de rentrée littéraire. Rentrée, assurément. Littéraire, c'est à voir.

PS1 : sur la pratique de plus en plus répandue consistant à présenter en bandeau le joli minois de l'auteur d'un ouvrage, je m'étais déjà exprimée ici.

PS2 : sur l'invasion de la sphère culturo-médiatico-politique par les filles (et fis) de, je me suis également exprimée là, même si le cas des Rykiel me semble très particulier, en ceci qu'il me rappelle un peu les enseignes "Père et fils" de jadis...

PS3 : concernant Eliette Abécassis, j'avais apprécié qu'elle s'exprime quelque peu à contrecourant de la saoûlante et omniprésente glorification maternelle lors de la sortie de "Un heureux Evénement", l'un de ses précédents ouvrages, guère meilleur sur la forme mais davantage intéressant sur le fond, quoique caricatural.