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samedi, 01 mars 2008

T'as ta lavallière ?

Je n'ai jamais été une grande fan des blouses à lavallière. C'est sûrement très élégant, mais ça ne m'a jamais jamais semblé bien rock' n' roll.

Il faut dire que la lavallière, relancée à la fin du XIXe siècle, cravate souple que l'on noue de façon à former deux coques bouffantes, doit son nom à la Duchesse de La Vallière (1644-1710), maîtresse de Louis XIV, qui, coutumière de la cravate large à noeud flottant, a donné son nom à cet élément vestimentaire.

D'emblée, moi, la lavallière, ça m'évoque Chanel et ces blouses glissées sous d'impeccables tailleurs de tweed.

Un coup d'oeil au Temps Chanel d'Edmonde Charles-Roux me le confirme.

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Dans les années 1910, Chanel portait une lavallière.

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 En 1931, aussi.

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Dans les années soixantes, à la fin de sa vie, de même.

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Dans la lavallière je n'aurais jamais investi. D'ailleurs, dans cette silhouette présente sur le gros catalogue du roi des vépécistes cet hiver, j'avais repéré le jean large. Puis les richelieu, que j'ai par la suite acquis. Mais la blouse était un peu passée à l'as.

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Cependant, lorsque je suis tombée par hasard, dans le relais-catalogue, sur cette même blouse mousseline de soie absinthe étiquetée 5 €, j'ai décidé que j'allais lui trashiser vite fait son côté bien-pensant, à la lavallière...

Peut-être bien à coup de jupe en jean taille haute parfaite que j'ai. Et de sandales couleur fauve que je n'ai pas encore.

vendredi, 22 février 2008

T'as ton kabig ?

91a17c694fe92c1701aba9d568d03e2d.jpgAlors que je feuilletais Côté Ouest, j'ai été rattrapée par mon passé.

Oui, je lis Côté Ouest, ça me rappelle là où j'ai habité.

Je lis Côté Est, aussi, parfois ça me réconcilierait presque avec là où j'habite.

  

Et donc, dans le dernier Côté Ouest, ceci :

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62ae706c3e353955e91fd79664283d8d.jpgLe kabig ?! Devenu culte dans les années 70 rappelle Côté Ouest. Dans les 70's, ah ça, j'en ai eu, du kabig !

Dont un rouge, parce qu'on habillait beaucoup de rouge la petite fille brune que j'étais.

Le destin de cet habit de grève est retracé à l'occasion d'une expo actuellement présentée au musée de Douarnenez.

J'étais bien loin de me douter, à l'époque où j'en portais dans la cour de récré, qu'il avait été créé pour protéger les goémoniers des intempéries, taillé dans un drap de laine blanc, non dessuinté, chaud et imperméable et doté d'une poche ventrale à ouverture latérale, permettant, tel un manchon, de glisser ses mains à l'abri du froid, sur le ventre, dans une position confortable pour attendre que la marée dépose le goémon sur la grève.

Mais je me souviens très bien de ses bords crantés et de ses boutons de bois. Et je crois même que, parce qu'un peu rêche, je ne l'aimais pas tant que ça, mon kabig.

Une bonne âme m'en a pourtant offert un, bien plus tard, bleu marine, en taille 4 ans, peu porté par mes enfants. Imperméable, sûrement, chaud mais pas assez pour les rigueurs de l'Est et surtout, trop peu couleur locale, il faut bien dire qu'il a très peu servi...

J'avais pensé causer caban, voilà que j'ai causé kabig.

vendredi, 15 février 2008

T'as ton étamine (de laine) ?

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De tout l'hiver je ne les ai pas quittées, mes écharpes en étamine de laine de chez Epice. Légères, douces, chaudes, subtilement colorées.

ea2578e6af7041fbbf829e06317d636a.jpgA l'heure qu'il est, mes foulards - même celui que toute la blogo arbore, en kaki ou en blanc, et qui est en coton - attendent encore le printemps. Mais pourquoi l'étamine, me suis-je demandé. Quel lien avec les étamines des fleurs ?

Le site de création textile d'Annie Cicatelli est venu m'en apprendre davantage :

Etamine - Etoffe en armure toile, plus ou moins fine, qui servait autrefois à tamiser et à filtrer une préparation. Aujourd’hui, il en existe plusieurs sortes : l’étamine de coton, peu serrée et transparente, est un matériau classique pour la confection de rideaux ; bon marché, elle est aussi idéale pour fabriquer déguisements et patrons. La version en laine, tissée avec une laine peignée de mérinos, est souple, chaude et légère ; on la destine aux jupes et aux robes. L’étamine à broder sert principalement pour faire des nappes. Enfin, on taille des drapeaux de marine dans cette étoffe, c’est pourquoi le mot étamine peut désigner les couleurs ou la marque d’un amiral.

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Le CNRTL (Centre national de ressources textuelles et lexicales) précise l'éthymologie de l'étamine de la manière suivante :

Étymol. et Hist. 1690 bot. estamine (Fur.). Francisation, sous l'infl. de étamine2*, du lat. impérial stamina, neutre plur. de stamen, staminis « fil, filament ».

Fils et filaments ? Il ne m'en fallait pas plus pour que le lien entre mes écharpes préférées et les fleurs devienne évident.

samedi, 09 février 2008

T'as tes derbys ?

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Depuis le début de la saison je me posais la question. Allais-je céder au derby ? Ou aux richelieux ? Ou aux deux ?

Dans mon esprit, c'était simple. Le derby était d'inspiration masculine et plat, à bout fleuri de préférence. Le richelieu était à talon.

44c1727712c32a405ed36872522d8425.jpgOui, sauf que non. Pour en avoir le coeur net, je me suis référée à mon bouquin de Colin McDowell, Haute Pointure, Histoires de Chaussures, préfacé par Philippe Noiret, grand amateur de souliers sur mesures. D'où il ressort que le richelieu est un soulier lacé dont l'empeigne est cousue aux quartiers maintenus par les lacets. Dans le derby, l'empeigne se prolonge sous les quartiers pour former une languette par-dessus laquelle on noue les lacets. Il faut encore noter qu'une variation sur ces deux thèmes, que les Anglais appelent brogue, est un modèle travaillé et perforé au point de rencobtre de l'empeigne et des quartiers, et ailleurs par souci de décoration.

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Toutes ces subtilités ne seraient donc en fin de compte pas une question de talon... Selon le schéma tiré de Haute Pointure, en haut vient le richelieu (que les Anglais appellent Oxford), au milieu le derby et en bas le brogue. Quant à comprendre pourquoi le nom de derby, tout comme sur le pourquoi de l'appellation richelieu, j'ai fait chou blanc.

Dès l'automne, la version Paul Smith de ce que je croyais être des derbys était pour moi des plus tentantes. Mais trop chère pour envisager de satisfaire une envie que je craignais éphémère. Puis, ensuite, pas assez soldée. Le derby j'avais oublié, le richelieu j'avais enterré.

Jusqu'à ce que surgissent les dernières démarques. Et ce que je croyais donc être des derbys à bout fleuri, soldés à moins 65 % sur le site de la Redoute, qui, je l'ai constaté après les avoir déballés, seraient en fait des richelieux. Mais perforés : donc plutôt brogues.

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Sur le site de la Redoute, ils sont appelés, je me demande bien pourquoi, des mocassins...