Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Partir avec un balluchon pour tout bagage... un rêve que nous avons presque réalisé, en bouclant trois valises de vacances "poids plume" : cette couv' de ce numéro de ELLE du 16 juin 1975 annonce les vacances, avec un carré de coton (e Printemps) noué sur un parapluie (Neyrat).

Avant les valises, une bonne partie de ce numéro est consacrée aux petites et grandes transformations que vous opérez sans en avoir l'air indique ELLE à ses lectrices. Le 19 décembre 1964, Jean-Claude, 22 ans, épouse Irène, 20 ans. Il est technicien dans le bâtiment, elle est secrétaire. Près de 11 ans plus tard, Irène est "sans profession" et Jean-Claude est toujours technicien dans le bâtiment. Ils ont une petite fille de 7 ans, Sandrine. Ils ont pris chacun 5 kilos et Sandrine aimerait passer le cap des 30 ans en soignant sa peau (sûrement) et en retravaillant (peut-être).

Petite scène caricaturale de la vie conjugale. Avant : il part travailler rasé de près, elle s'est levée la première pour faire le café et reste à la barre de la maison, le portrait-robot du robot parfait. Petite scène quasi science-fictionnelle, après, elle part au travail et lui reste à la plonge. Hélas, précise ELLE, les maris qui prêtent la main aux travaux domestiques sont en minorité (13n8 %), avec une hausse chez les jeunes salariés de 20 à 34 ans : 20,9 %.

La vie d'une cover-girl est faite de paradoxes. C'est l'été qu'elle pose en fourrure, la journée qu'elle "s'habille" le plus. Suzan, top-model née à Detroit, pose en robe du soir, en studio, en plein midi. En réaction avec leur travail de la journée, la plupart des mannequins opposent à la mode une série d'inventions de leur cru. Suzanne arbore sa tenue préférée d'après-studio : combinaison ceinturée, casquette et bottes.

Première brocante de l'année, pas si doucement le matin, avec un petit 12 degrés ambiant et juste avant la pluie.

Il a fallu attendre l'un des derniers stands pour qu'enfin ils accrochent mon regard, ces petits bijoux sans valeur mais pleins de charme.

Oui, en photo, j'aime bien les effets vintage, les couleurs qui se délavent, les bords pas très nets, les aspects "cramés"...

Mais à force de logiciels à la Poladroid et Toy camera, je sens nettement arriver le moment où on va se lasser, où tous ces effets seront ringardisés, tout juste bons à illustrer les faire-part de mariage édités à la sauvette au copy-center du coin.

Et d'avance, ça me navre.

Cette réflexion m'est venue lorsque j'ai eu en main le troisième numéro de Doolittle (j'avais évoqué le N° 2 ici, sachant que j'étais tout simplement passée à côté du N° 1).

On y trouve une série photo signée Anabel Sougne.

C'est un petit perf' bleu (on n'en a jamais trop, de perf', décidément) que j'ai ramassé chez H&M cet hiver en fin de soldes à un prix si dérisoire que je l'ai déjà oublié.

Un bleu assez moche.

J'ai hésité à le prendre, puis me suis dit que je tenterais bien de le transformer à coup de teinture, vu la mise de départ, le risque n'était pas bien grand.