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samedi, 13 décembre 2008

Fémini...

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Les campagnes Aubade m'enchantent, je ne m'en lasse pas.

Féministe, je suis, pourtant.

Féministe, c'est devenu un genre de gros mot. Un tue-l'amour absolu. Si tu l'es, le dis pas, surtout, malheureuse, parce que, putain, bonjour l'image pas glamour, quoi.

Combien de fois ai-je entendu, de la part de vingtenaires, de trentenaires, voire parfois de tout aussi quadragénaires que moi : Je ne suis pas féministe mais... assertion immanquablement suivie d'un propos des plus féministes dans l'esprit. Genre, ah, pardon, si en fait, je le suis, mais je m'en vante pas. Ou je le suis mais je le sais même pas que je le suis tellement je veux pas être féministe parce que pour moi féministe, c'est ça.

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Ca quoi ? Une caricature de folledingue hystérique et castratrice, enragée contre tout et n'importe quoi. Et moche. Surtout, moche. Un boudin. Une pauv' fille dont personne ne veut, une casse-couilles de compet' qui prend tout au premier degré et veut changer le monde quand elle ferait mieux de commencer par s'épiler la moustache et par changer de godasses.

Ben tant pis. Moi qui ne suis militante de rien à part peut-être de moi-même, je le dis. Féministe, je suis. Et ça ne date pas d'aujourd'hui.

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(c) Chantal Thomass

Et ça ne m'a jamais empêchée d'aimer le vernis à ongles Rouge noir de Chanel, les soutifs de chez Chantal Thomass, les shorty de chez Aubade et... les mecs. Dans le désordre. Ah, et aussi les pains d'épices de Noël. Et Javier Bardem dans le dernier Woody Allen. Mais pardon, je m'égare.

La seule chose que je concède leur couper, aux mecs, c'est la parole. Comme l'a fait remarquer Ersatz dans un commentaire qui m'a inspiré ce billet, dans une réunion mixte (et souvent, d'ailleurs, très peu mixte) "on" coupe facilement la parole aux femmes. Par conséquent, je fais pas le dans le détail, quand ça me chante, moi aussi, je coupe.

Comme on ne peut guère parler, dans mon cas, d'atavisme familial, d'où ça m'est venu, donc, cette prise de conscience que mon statut de fille puis de femme (sauf sur la blogo, j'ai un blog de fille, ne l'oublions pas) n'allait pas m'empêcher de vivre comme je l'entendais, qu'il ne saurait être question de renoncer à mon indépendance financière, clé de toutes les autres, que, jusqu'à la fin, je n'aurai qu'une seule et unique identité, transmise par mon père, certes, mais la seule qui vaille - et que je suis parvenue à transmettre à mes enfants, la loi le permettant enfin désormais - quels que soient les aléas de ma vie amoureuse ?

Sans doute un cocktail né du contexte des années post-68 de mon enfance et de mon adolescence, d'un farouche besoin d'indépendance, d'un penchant pour la contestation de l'ordre établi et peut-être pour une part, aussi, de la lecture, depuis l'âge le plus tendre, de ELLE. Oui, ce magazine, qui, en 2008 me fout la honte en affichant des femmes surdiplômées qui veulent rentrer à la maison et qui enfile - à l'occasion d'un de ces "spécial sexe" racoleurs qui reviennent à la Une plus souvent que la saison des feuilles mortes - les clichés rétrogrades sur la baise comme d'autres les perles. Oui, ce même magazine qui préfère ignorer que certaines blogueuses sont compétentes en littérature, en politique voire peut-être en gastronomie plutôt qu'en cuisine.

Il y a près de 40 ans, ELLE était en première ligne pour défendre le droit à l'avortement, le travail égal/salaire égal, aux avant-postes pour penser que si la vie des femmes devenait meilleure, celle des hommes le serait aussi.

Ca fait drôle, quand on y pense, aujourd'hui.

Entre deux ELLE vintage traités du point de vue de la mode, deux trendyméquadra/quadramétrendy, deux nouvelles couleurs de vernis et deux soupçons de couture japonaise, je reviendrai peut-être un jour sur l'état d'esprit du ELLE de ces années-là. Ou pas.

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En attendant, un petit David Bowie, époque Ziggy Stardust, celle que je préfère entre toutes chez Bowie et qui mélangeait allègrement les genres, hey man : Suffragette city, évidemment...


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Et parce que la fête du link c'est aussi celle des magazines féminins, merci encore à Emelire et son plaisir de recevoir !