Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

M'est avis que c'est pas demain que je trouverai chez mon kiosquier le magazine Love spécial androgynie avec Kate Moss et le mannequin transexuel Lea T en couv', immortalisées par Mert & Marcus..

Dommage, j'y aurais volontiers jeté un oeil même si je confesse en avoir un peu ma dose des sempiternelles katemosseries gages de buzz et autres hypitudes.

Donc, Lea T, déjà précédemment présentée dans Vogue dans toute la splendeur de son ambiguité, Kate n'allait quand même pas passer à côté... pour redorer un blason sulfureux quelque peu en perte de vitesse.

Pour en revenir à Lea T (en bas à droite) je n'ose imaginer la tête de ce digne monsieur un peu compassé que m'a toujours paru être Hubert de Givenchy lorsqu'il tombe sur le genre de pub dont la maison qui porte son nom est désormais coutumière, sous l'ère Tisci...

Une écharpe à la Boticelli sème le printemps sur la couv' de ce numéro de ELLE du 16 mars 1953. Comme la robe fraîche en organdi sur laquelle elle est posée, elle est signée Givenchy.

Pour ou contre ? Du mariage très jeune au divorce, de l'esperanto au vote des femmes, ELLE se pose des questions. Et demande aussi son avis au Tout-Paris. Jacques Fath est contre le dovorce ("Ce serait trop facile de se séparer dès que l'amour disparaît") et Béatrix Beck est contre le vote des femmes ("De deux choses l'une. Ou elles sont influencées par leur mari, et cela ne signifie rien. Ou elles votent différemment, et l'on risque des conflits"). Dans un registre plus léger, pour ou contre le sourire triste des jeunes premiers ? Philippe Lemaire ou Roland Alexandre ?

Le printemps sera plein de chapeaux, qu'ils soient en feutre, en laine, en bakou...

... qu'il s'agisse d'une capeline, d'une toque ou d'un "chapeau citron".

Le trois-pièces de Pâques se compose d'un blouson, d'une jupe étroite et d'une jupe large.

Ces derniers temps, quelques posts évoquant le caban (notamment ici et encore ici) m'ont donné envie de ressusciter ma rubrique Petit précis de vocabulaire de la mode.

Curieusement, L'Histoire de la Mode Masculine de Colin McDowell (Editions de la Martinière) n'y fait aucune allusion, au caban. On y trouve bien la vareuse, mais de caban, point.

Le caban est pourtant la pièce masculine repensée au féminin par excellence puisqu'il arrive en droite ligne du vestiaire de la Marine.

Sur son site, la traditionnelle marque Armor Lux apporte quelques éclaircissements : Le caban fait partie de la tenue réglementaire des marins depuis le Second Empire (1853). Il était réalisé par les matelots eux mêmes qui savaient le rendre imperméable au moyen d’un apprêt constitué de goudron, de suif et d’huile de térébenthine. Mmmmmh, voilà qui met en appétit.

Aujourd'hui le caban continue de se porter au masculin et ne se vend pas seulement dans les coopératives maritimes.

Sur son site, Sandro met le sien en avant.

Et cela n'a pas échappé à Jalouse, qui, dans son numéro de novembre, a habillé de Sandro Tim, des "baby et rock'n roll" Tatianas.

Mais les femmes s'y sont mises aussi. Comme il l'a fait pour le smoking, Yves Saint Laurent a adapté le caban au vestiaire féminin dès les années 60.

L'année dernière, Ricardo Tisci a fait de même pour Givenchy.