Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Des ELLE spécial mode, j'en ai une belle collection. Je ne parle pas de ceux que j'ai acquis du temps où on lisait ici une rubrique ELLE vintage mais de ceux que j'avais achetés, dès la fin des années 80, et que j'ai pieusement conservés depuis.

Même et surtout pour ne jamais plus les ouvrir.

Ils sont là, je ne me verrais pas m'en défaire, c'est comme ça.

Pourtant, au fil des ans, la curiosité, la fébrilité, l'excitation qui entouraient ce qui faisait figure de rendez-vous incontournable s'est sacrément émoussée.

C'est une simple silhouette, à base de marinière.

Comment ça, on en a soupé, de la marinière ?

Je comptais poster autre chose mais pouf, voilà que le Vogue de mai a atterri dans ma boîte. Je ne l'attendais pas. Vogue, c'est le magazine auquel je suis abonnée depuis des années par prélèvement automatiquement renouvelé et que j'ai toujours en projet d'arrêter sans jamais passer à l'acte.

Pourtant, si j'étais une modeuse digne de ce nom, je l'aurais attendu, puisque qu'il s'agit du premier numéro pour lequel Emmanuelle Alt est aux commandes.

Je n'ai fait que le feuilleter pour le moment et ne me prononcerai donc pas sur le fond mais sur la forme. Au détour de la série mode réalisée par Emmanuelle Alt et shootée par Inez Van Lamsweerde & Vinoosh Matadin, j'ai été stupéfaite par la ressemblance entre le mannequin (dont j'ai vainement cherché le nom, mais peut-être est-elle super connue, je suis nulle en peopleries) et Carine Roitfeld. (immortalisée ici par Hedi Slimane). Un hommage subliminal à la rédac chef détrônée ?

Sur cette image, en revanche, l'inconnue de moi m'évoque irrésistiblement Marianne Faithfull, aperçue dans l'émission Paris Dernière sur Paris Première consacrée à la Grande Bretagne à Paris (allez courage, c'est bientôt fini de nous coller de la perfide Albion partout et sous tous les prétextes !).

M'est avis que c'est pas demain que je trouverai chez mon kiosquier le magazine Love spécial androgynie avec Kate Moss et le mannequin transexuel Lea T en couv', immortalisées par Mert & Marcus..

Dommage, j'y aurais volontiers jeté un oeil même si je confesse en avoir un peu ma dose des sempiternelles katemosseries gages de buzz et autres hypitudes.

Donc, Lea T, déjà précédemment présentée dans Vogue dans toute la splendeur de son ambiguité, Kate n'allait quand même pas passer à côté... pour redorer un blason sulfureux quelque peu en perte de vitesse.

Pour en revenir à Lea T (en bas à droite) je n'ose imaginer la tête de ce digne monsieur un peu compassé que m'a toujours paru être Hubert de Givenchy lorsqu'il tombe sur le genre de pub dont la maison qui porte son nom est désormais coutumière, sous l'ère Tisci...

Avec le ELLE, j'ai eu bonus de Vogue dans ma boîte ce matin.

En couv', Daria Warbowy shootée par Inez Van Lamsweerde en simili sosie de Carla Bruni (merci Béné !) et une promesse d'irrésistible en jean.

Irrésistible ?

Habiter dans l'Est a parfois des avantages. On se fait assez facilement à certaines coutumes locales lorsqu'elles sont en forme de chocolat.

Désormais, je sais tout des manalas, jeanbonhommes et autres saint Nicolas : on les appelle comme on veut selon sa zone géographique mais ces petites brioches en forme de bonhomme qu'on ne trouve qu'à cette période de l'année sont les meilleures alliées de mon café.

Déjà le 6 décembre, déjà la Saint-Nicolas, il est grand temps que je songe à mettre sur pied mon sapin pop

Avant, l'an prochain, de relever le défi lancé par Catherine dans son billet de Noël new-yorkais : un sapin pop... art hommage à Andy Warhol et au Velvet Underground.  Un sapin qui aurait la banane, quoi ? Pffffffiou, rien que ça.

A part ça, mon numéro de Vogue en est toujours là. Je l'ai reçu il y a... dix jours ? Au bas mot.

Il y a trois jours, j'ai entrepris de le déballer et j'ai été interrompue par le téléphone. Depuis, j'ai évidemment raccroché, mais le plastique bleu n'a pas bougé. Je sais qu'en dessous, il y a Stéphanie de Monaco en invitée spéciale. Désolée, moi, Stéphanie de Monaco m'évoque inévitablement Didier Bourdon affublé d'une perruque blonde dans un vieux sketch des Inconnus. Alors, je suis certes pas bien fière de mes références culturelles, mais n'empêche... je crois que Vogue attendra.

La panthère. Soupir. Et l'ocelot, le léopard, tout ce qui porte pelage tacheté ou zébré... Soupir, donc. S'il y a un imprimé casse-gueule mais pourtant jamais complètement écarté de mon dressing, c'est bien le tacheté-panthérisé.

Au premier abord, l'imprimé animalier m'évoque une femme aux lunettes papillon avec sur les cheveux un foulard panthère noué à la Grace Kelly, arrivant tout droit des 50's-60's. Je n'ai pas trouvé d'image qui corresponde.

Cela étant, la photo de Franck Horvat saisissant en 1962 pour Harpers' Bazar une Agnès Varda qui contemple rêveusement une Iris Bianchi dont tout laisse à penser qu'elle porte un tailleur tel qu'on les faisait à une époque qui ne se souciait guère de l'extermination des espèces animales, donne le ton.

Quand elle n'est pas chic Dolce vita, la panthère est chic rock n' roll. La photo de Denise Sarrault signée Elisabeth Novick et parue dans Harper's Bazar en octobre 1966 illustre très bien cette tendance-là.

Mélangée à une dose de tartan et quelques accessoires embarqués au rayon quincaillerie, la panthère est punk.

Elle est parfois colorisée. Yvan et Marzia s'en sont fait une spécialité, leurs créations sont très présentes dans les ELLE des années 70 et 80.

La rentrée 2006 annonçait une tendance panthère. Chez H&M, j'ai alors embarqué cette veste-paletot manches 3/4 qui collait bien avec l'esprit de cette image rétro qui me squatte la tête.

Et aussi un t-shirt gris, que j'ai passé au bain fuschia.

La rentrée 2007 annoncait une tendance panthère. Chez Vogue, qui fait montre depuis des années d'un coupable penchant animalier, on avait vu les choses en grand. En témoigne la couv' de septembre, il y a un an.

La rentrée 2008 annonce une tendance panthère. Le pantalon trompette rouge de chez Balmain est montré partout. Mais il n'y a pas que lui. Cette collection regorge d'imprimés, parfois mélangés.

(c) Garance Doré

Mais il y a aussi Camille et sa veste APC, aperçue chez Garance.

Une tendance qui appelle le noir. Et la sobriété. Sans quoi on a vite fait de ressembler aux célèbres femmes panthères des à-côtés du festival de Cannes.

Ou à Paris Hilton.

Gare aux dérapages. L'imprimé animalier, ça paraît tout de même plus simple en accessoire.

Au fil des ans, j'ai accumulé quelques pièces que je porte peu (voire jamais) mais dont je n'imagine pas me séparer.

Je ne sais même plus quelle est la provenance de la petite ceinture façon poulain.

Idem pour les deux mousselines.

Les petits gants en velours ont été achetés au Bon Marché... alors qu'il n'avait pas encore été rénové.

Quant aux boots lacées et zébrées, elle sont signées Yves Saint Laurent.

Elles sont doublées de cuir mordoré et datent d'il y a une quinzaine d'années.

Voilà pour un petit tour non exhaustif de la nouvelle-nouvelle-nouvelle-tendance-pas-si-nouvelle de la rentrée...

Oui, j'en ai, de la panthère. Que je ne sors pas beaucoup. Et pas souvent.

Voilà un moment que j'y songeais, mais l'apparition à quelques jours d'intervalle, sur mon ordi, de la robe panthère rouge de Punky et, sur mon écran de télé, d'une Garance tout de noir-vêtue-mais-légèrement-panthérisé-ce-noir, m'y a décidée.

Pourquoi l'imprimé panthère ?

Et pourquoi pas ?

Voilà qui méritait bien que je ressucite cette rubrique.

Je fais quelques recherches côté vintageries, et j'y reviens, à la rubrique. Pour de bon cette fois.