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lundi, 14 mars 2011

We want sex equality

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Une ouvrière britannique chez Ford allait-elle bosser en mini-short fleuri de Mary Quant en mai 1968 ?

La gentille et jolie mère de famille propulsée leader de la révolte sociale de ces ouvrières de l'atelier de couture de sièges de l'usine automobile de Dagenham avait-elle la moindre opportunité d'emprunter la robe rouge achetée chez Biba - qu'elle avait remarquée dans Vogue - de l'épouse hautement diplômée mais femme au foyer frustrée d'un des dirigeants de cette même usine ?

Barbara Castle, ministre et  présidente, dès 1958, du Parti travailliste, s'habillait-elle véritablement chez C&A parce que "pourquoi dépenser plus ?"

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samedi, 22 mars 2008

Totalement barré

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718654440.jpgJ'ai zappé dessus par hasard. Un immeuble lépreux éventré et un homme qui balance les meubles par cette plaie, dans la façade. Un a un, table, lampadaire, armoire s'écrasent dans la cour, en contrebas. Dans l'immeuble d'en face, Coluche (jeune) observe la scène. Quelques images et c'en était fait, je n'ai pas pu décrocher, me demandant sur quel ovni cinématographique je venais de tomber.

129972059.jpgL'homme qui balance, c'est Michel Piccoli. Peu à peu apparaissent à l'image un Romain Bouteille qui passe méthodiquement sa voiture au polish, une Miou-Miou qui suce obstinément son pouce, un Patrick Dewaere CRS puis finalement maçon. Peu à peu, les voisins se mettent aussi à éventrer leur façade, à balancer leurs maigres bien par les fenêtres, et Romain Bouteille finit par défoncer sa voiture à coups de masse. Impuissantes, les forces de l'ordre assistent à ce drôle de ballet mal coordonné.
 
Cet ovni cinématographique, c'est Themrock, de Claude Faraldo.

244305120.jpg Je l'oublie régulièrement, la case ciné trash d'Arte a été déplacée du jeudi au vendredi dans la nuit. En cette semaine de mars où l'on commence déjà à célébrer abondamment mai 68, Arte a diffusé ce film sorti en 1973 mais tellement emblématique de l'esprit de 68. Qui aujourd'hui, oserait tourner et produire un film dépourvu de dialogues, hormis quelques échanges en un sabir indéterminé et moult éructations ? Un film où figurent des étreintes incestueuses et une scène durant laquelle il s'agit, au sens propre, de bouffer du CRS ? Un film qualifié de poème barbare par le Canard enchaîné, dès sa sortie ?
 
Avec 35 ans de recul, ce n'est pas le film, dont le scénario est bien mince (un voyage de l'humain vers l'animalité), et qui traîne tout de même pas mal en longueur (je n'en ai vu qu'une heure mais il en dure près de deux), qui m'a ainsi fascinée.

Non, ce qui m'a fascinée, c'est qu'il y ait eu un jour tout une équipe pour croire en un tel film, pour trouver à le tourner et à le réaliser un intérêt que l'on devine jubilatoire, pour penser qu'il rencontrerait son public, loin, si loin de tout formatage. Un film hallucinant et halluciné.

Selon le générique, les coiffures sont de Carita. Et les meubles jetés par les fenêtres viennent de chez But et de chez Steiner. Pour ceux qui seraient tentés par une séance de rattrapage, ce sera sur Arte les 28 et 30 mars, respectivement à 3 h et 0 h 10.