Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

En cette saison d'automne qui démarre (hier, pour la première fois, j'ai remis le chauffage), il est temps de songer à s'emmitoufler.

Je ne sais plus où j'ai lu que je ne sais plus qui nourrit une immense admiration pour le travail effectué par Marc Jacobs sur la maille. Moi qui suis fan de jacquard, j'ai de lui un petit pull sans manches à maille reliéfée que je porte d'ailleurs peu mais dont je ne suis pas près de me séparer.

Pour cet hiver 2012/13, sa collection regorge de pièces qui font toutes plus envie les unes que les autres. Notamment... au crochet. Moi qui suis, depuis l'enfance, familière des points et jacquuard tricotés grâce à une grand-mère fan d'ouvrages en tous genres, j'étais jusqu'ici passée à côté du crochet.

Une tentative pour m'y mettre, à l'aide d'un livre, s'étant soldée par un échec retentissant il y a quelques années, j'en étais restée là, jugeant que cette technique ne devait pas être faite pour moi.

C'est parce que je ne connaissais pas encore Eclectic Gipsyland (un petit tour sur son blog vous convaincra de l'étendue de sa créativité et de son talent, côté crochet bien sûr, mais pas seulement). Laquelle est venue à bout de mon blocage en moins d'une après-midi. Et m'a refilé dans la foulée une fixette sur les immenses étoles crochetées de la dernière collection de Marc Jacobs, telle celle qui figure sur l'un des visuels de la marque cette saison.

Me disant, "le point n'est pas bien compliqué, lance-toi, tu verras c'est facile"...

Cette fois, je crois que Marc Jacobs a basculé du côté Tom-Fordesque de la force.

Pas sûr que cette image publicitaire-là passe à la postérité comme celle de son illustre prédécesseur Yves Saint Laurent.

Ni qu'elle soit un jour exposée au Petit Palais comme l'est actuellement la série - jusqu'ici inédite - de prises de vue réalisées par Jean-Loup Sieff en 1971.

La tête la première, je suis tombée dedans.

Dans le jacquard.

J'en ai eu, j'en ai usé, du jacquard, au fil des décennies passées. J'en ai même tricoté.

Et puis ça m'avait passé.

Un certain jacquard revival m'y a ramenée. Je pensais que ça avait (re)commencé lors d'une visite dans une boutique suisse, en bonne compagnie. Coup de coeur pour un manteau, mais aussi pour une veste de chez Odd Molly, marque jusqu'ici inconnue de moi et dont le reste de la collection ne m'inspire pas grand-chose (non mais c'est quoi, cette robe à volants rose ?)... Sauf que cette veste, cette veste... J'ai immédiatement décidé de m'inspirer, derrière mes aiguilles.

A la réflexion, Marc Jacobs était passé par là, dès le printemps.

Julien Doré, j'ai adoré.

Je pensais pas que ça m'arriverait un jour.

Parce que Julien Doré, ouais, bon. Trop Nouvelle Star, sûrement. Je suis une fille pleine de préjugés.

Moi, ma came, dans le genre curieusement accoutré et maquillé comme une bagnole volée, ce serait plutôt Bowie et ça date pas d'aujourd'hui. Au début des 70's, j'avais encore un âge à un seul chiffre (!!!) quand je suis tombée sur lui et je crois bien ne m'en être jamais remise. Enfin, tombée sur lui... A la télé. Et d'ailleurs comment ai-je bien pu voir Bowie à la télé au début des 70's ? Alors qu'il y avait si peu de chaînes, et peut-être même encore en noir et blanc, et d'ailleurs, pas tout le temps, parce que les autonomistes bretons faisaient sauter les relais et qu'ensuite ça durait des mois avant qu'on la récupère, la télé, pour que de toutes façons tout re-pète éventuellement peu après...

Bref.

Je ne m'en suis pas remise.

(Faut pas croire, en version mal rasé avec la mèche rebelle-rebelle, ça pouvait très bien le faire aussi).

Et donc, trente et quelques années après, j'ai adoré Julien Doré, disais-je. Dans ELLE cette semaine. Faut déjà être sacrément... couillu pour aller ainsi s'afficher pareillement attifé. Et sacrément barré.

"Cherry on the cake : le déstockage IM, VB and co commence demain".

Telle était la teneur d'un SMS envoyé par Zab' alors que je flânais dans Bruges, à trois jours de venir lui rendre visite à Liège.

Le déstockage ?! Cet événement mythique, qui ne se produit que deux fois par an et voit le sacrifice, à des prix tout fondants, de sapes Isabel Marant, Vanessa Bruno & co, donc ? Mais allait-il me rester quelque chose, ai-je textoté à la Zab', angoissée.

Il m'en est resté. Pas de la chaussure Chie Mihara, qui, en 41, est décidément trop grande pour moi. Pas non plus cet ample top Marant décidément "trop pas moi".

Mais ce pull Marc Marc by Jacobs allait devenir mien !

Le pardessus est un classique de la garde-robe masculine. Malgré ça, je n'ai pas trouvé des masses d'infos à son sujet. Voici ce qu'en dit cependant le Dictionnaire de la Mode au XXe siècle, ouvrage collectif dirigé par Bruno Remaury (Editions du Regard) : Dans une définition datant de 1810, c'est un vêtement que l'on met par dessus tous les autres pour se protéger du froid, et qui désigne plus précisément un ample manteau d'homme. Par la suite, ce terme désignera pendant tout le XIXe siècle tout vêtement de dessus féminin, classique ou fantaisie. Le mot pardessus n'est appliqué exclusivement au manteau masculin qu'à partir du début du XXe siècle.

Comme je le fais souvent, j'ai acheté cet automne Vogue Hommes International.

Qui vaut presque davantage par les - nombreuses pages de pubs qu'il contient - que par les séries mode proprement dites. C'est pas tous les jours que je croise du cow-boy.

Ces séries mode ne doivent pas inspirer des masses l'homme de la rue, si j'en juge par le style des séries en question, rapporté aux tendances vestimentaires des spécimen de genre masculin qu'il m'est donné de cotoyer, et au-delà, de ceux croisés en ville (en ville, au sens générique du terme, ne parlons même pas de celle que j'aime pas, de ville, si vous le voulez bien).

Bref. Ces pages de pub, en cet hiver 2008/09, étaient donc pleines de beaux gosses en pardessus, comme chez Paul & Joe.

De beaux gosses en pardessus.

De beaux gosses en pardessus.

De beaux gosses en pardessus (éventuellement en bonne compagnie).

De beaux gosses en pardessus. D'hommes nus, même, parfois (et mariés) sous leur pardessus... à poils. Mais évidemment, chez Marc Jacobs, on ne fait jamais rien comme tout le monde...

Le pardessus a trop de qualités pour que la mode féminine n'ait pas été tentée de s'en emparer. Ce sera l'objet d'un prochain Quadramétrendy.