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lundi, 31 mars 2008

Premier soleil le 30 mars 1962

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1036714890.jpgOn pense au printemps, dans ce numéro de ELLE du 30 mars 1962, un numéro très épais de 220 pages. Même les hommes en chemise seront à la mode : cols, tissus, dessins, tout est nouveau. On note un glissement vers le style anglo-saxon et les nouvelles couleurs sont le gris fumée en uni clair ou en dessins sur fond blanc, le bleu est toujours admis, le blanc est toujours obligatoire pour la soirée (dîners, sorties).

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René Bernard s'occupe de la rubrique TV et propose ce qui est titré comme une interview de qualité. Celle d'Arthur Miller, qui, avec sa femme Inge Morath, vient de passer quelques jours à Paris. Lui est le premier auteur dramatique américain vivant, ex-mari de Marilyn Monroe. Elle est une photographe internationale, parlant six langues, voyageuse sans frontières. Une très courte interview dans laquelle on apprend que le couple réalise un tour d'Europe en trois semaines, qu'Arthur Miller, à 46 ans, a plus encore à dire que lorsqu'il en avait 40 et qu'Inge Morath n'a absolument pas l'intention d'écrire : ce serait terrible. Je ferai des légendes pour mes photos.

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Les maris volages tiennent un rôle important dans l'ihistoire et la Littérature, mais les maris fidèles sont nombreux selon Claude Pasteur, qui propose chaque semaine d'en donner un exemple probant : ce 30 mars, l'histoire de Robert Schumann et de Clara Wieck : il avait 19 ans, elle en avait 10, ils durent attendre la majorité de Clara pour se marier, eurent six enfants et le musicien ne la quitta que pour se faire interner.

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Côté spectacles, de nouveaux visages pour des noms éternels : ceux ce Catherine Rouvel et Yori Bertin. La première reprend dans Marius, au théâtre des Variéts, le rôle de Fanny créé par Orane Demazis, à la TV, la seconde sera la Dame aux Camélias dans une adaptation de Marcel Pagnol et ressemble étrangement à Eugénie Doche, la célèbre lionne qui inspira alexandre dumas et créa le rôle en 1852.

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Côté people, ELLE a fait les sorties d'école pour présenter la photo des petites Gabin. Florence et Valérie Moncorgé, élèves au Sacré coeur de Marie à Neuilly, iront comme chaque semaine, passer le week-end avec papa, maman, et leur frère Mathias (7 ans). Papa aura terminé de tourner Un Singe en hiver et prendra quelques vacances. durant la semaine, leur mère les dépose à l'école dans sa fourgonnette 403. Pendant la récréation, les élèves ont droit à un verre de lait et à une pomme. 

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Une autre école, d'un tout autre style, se trouve dans la grande banlieue de Londres. Rose Vincent est partie enquêter sur Burgess Hill School, installée dans une vieille maison à colonnes cachée dans un grand parc et où les enfants sont complètement libres de faire tout ce qu'ils veulent et même de ne pas étudier. Par exemple, rester au lit, fumer des cigarettes et dire des gros mots. C'est le Daily Mirror qui a éventé l'affaire, déclencant un scandale qui a pris des proportions internationales. L'école a été créée en 1933, les élèves sont des enfants d'hommes d'affaires, de médecins, de peintres et d'acteurs aux idées avanacées sur l'éducation. Des pré-soixantuitards, en quelque sorte... La théorie des professeurs est que le jour où les enfants ont envie d'apprendre, ils rattrapent en un an ce qu'ils auraient mis à apprendre en y étant forcés. L'entreprise est, au sens réél du terme, une folie, conclut Rose Vincent.

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Un coup de vent qui vient d'Amérique (via Jacqueline Kennedy), et qui souffle de Rome (où Liz Taylor tourne "Cléopâtre") a joliment déplacé nos cheveux : le résultat est la toute nouvelle coiffure "pouf" pour votre tête de printemps. Elle nécessite une légère permanante gonflante, de gros bigoudis et, bien sûr, un nuage de laque. Mais une nouvelle laque souple qui ne cartonne plus du tout les cheveux. Kira, à gauche, a ajouté une mèche postiche.

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Le premier soleil est très attendu, on l'accueille en tailleur Simone Robin, qui fera un parfait ensemble de cérémonie, ou en pardessus ceinturé des Galeries Lafayette.

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Le tailleur pantalon en bourrette de soie naturelle chinée et rustique s'accorde avec un foulard à grosses pastilles.

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Le Bon Magique est une robe qui fait grand soleil et petit soir, en soie verte ou bleue, sans mouches et à lavallière, que l'on peut se procurer via le magazine pour 72,50 F (pour un ELLE à 0,80 F, soit 208,44 € pour un ELLE à 2,30 €).

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Pour profiter au mieux du premier soleil, un fourreau fleuri, en mousseline de soie ert écharpe assortie qui se noue en lavallière (Martine, chez Capucine). Le collier plastron vient de chez Prisunic.

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Le printemps 62 est aussi fait de tissus science-fiction, pour lesquels une tache d'huile n'est rien, ni une tache d'encre, et qui ne craignent pas les mites.

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Madame X est une maman de trois enfants qui fait elle-même, par goût et par nécessité, toutes ses toiletttes. Elle choisit soigneusement ses modèles en fonction des services qu'elle en attend. Toutes ses amies ont envie de la copier. Cette fois, elle propose cinq tenues, avec pour chaque croquis et métrage pour les réaliser.

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Le printemps, c'est aussi le rangement : pour le rendre plus facile, un placard invisible à fabriquer soi-même. Les explications sont à demander au journal.

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Côté déco, des conseils pour acheter et bricoler une petite ruine. Ce peut être une bonne ou une mauvaise affaire, mais en aucun cas ce ne peut être une affaire simple.

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ELLE donne une leçon de bien-manger. Autour de la table : le père de famille, la mère de famille, l'écolier, l'étudiant, la jeune femme enceinte, la grand-mère. A chacun, un diététicien prodigue ses conseils.

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La mariée 62 ne sait par où commencer pour préparer son grand jour ? ELLE lui propose un calendrier de tâches pour mieux s'y retrouver. Sont aussi précisés les attributions qui reviennent au fiancé, comme commander les alliances ou choisir ses témoins.

Vivement lundi prochain !

dimanche, 30 mars 2008

Au jeu du foulard

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J'ai créé un foulard pour Lavieenrouge. Je veux dire par là que même si je ne remportais pas son concours de foulards, le mien était tout de même pour elle et je comptais bien le lui envoyer. Je n'ai pas gagné. Mais en fait, c'est un peu comme l'Ecole de fans, chez Lavieenrouge, et j'ai gagné quand même : elle m'enverra un foulard de sa création, comme aux autres participants.

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Le mien-que-j'ai-fait va donc entamer prochainement une traversée d'Est en Ouest. Oui, il est rouge. Non, ce n'est pas fait exprès. J'ai utilisé un bout de mousseline qui me restait, il se trouve que rouge elle était. J'ai dû l'assembler pour en faire un carré et border le tout d'un tissu imprimé, j'ai mis les coutures à l'envers telle Sonia Rykiel, surfilé la chose à grandes aiguillées de fil lurex et achevé mon oeuvre par une volée de pompons en effilochages de mousseline et rubans.

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En fait, la couture, c'est pas toujours bien compliqué.

samedi, 29 mars 2008

Même pas mal !

Deux jolies surprises, en ce matin du jour qui me vaut un an de plus dans la face.

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Miss Doodle ne l'a pas oublié, et me l'a signifié en dessin.

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Cela n'a pas échappé non plus à Sunny, qui a concocté un message clin d'oeil à base de ELLE vintage... et de mes prouesses chez Punky B.

Merci à vous d'ensoleiller ainsi ma journée !

vendredi, 28 mars 2008

Premiers bouquets de printemps

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Parmi mes collections préférées de l'été 2008, figure celle de Luella. Dès l'automne, j'attendais le printemps pour me rouler dans la fleurette. Le printemps n'est toujours pas vraiment là, mais la fleurette n'attendra pas davantage.

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J'ai bien envie de ressortir mes camarguaises, trois ans d'âge et très peu portées. Mais je les ressortirais avec des fleurs, avais-je décidé. Et je voudrais aussi porter mes gilets sans manches, ceux qui sont inenvisageables en hiver, il fait bien trop froid. Et pas non plus envisageables l'été, il fait bien trop chaud. Enfin, quoique... pas l'été dernier.

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Une virée en Suisse, c'est une boutique Mango.

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Où je ne trouve habituellement jamais rien, mais cette fois, bingo : un robe en patchwork de fleurs n'attendait que moi.

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Juste bien avec une H&Merie.

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Une virée en Suisse, c'est aussi la promesse d'un H&M avec la collection Divided.

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Soit une sortie en vue pour le gilet American Vintage.

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Par ici la sortie aussi, pour le gilet Sophia Kokosalaki.

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Et parce que le printemps, c'est aussi de traîtres courants d'air, un nouveau petit foulard - fleuri - pour la route.

jeudi, 27 mars 2008

Il suffit de passer le Rhin, part III

1571193504.jpgLorsque j'ai envie de dépaysement pas si loin de chez moi, je peux toujours courir les friperies allemandes. Mais je peux aussi aller chez les Suisses. A Bâle, on parle suisse allemand, il y a un hôtel de ville tout bariolé avec sur sa façade de drôles de figures, les prix sont affichés en francs et il y a même une boutique qui vend des décos de Noël à l'année.

Et qui ne vend d'ailleurs que ça.

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Le prix en CHF, c'est extrêmement dépaysant. Je convertis d'abord en francs français, puis - sans doute parce que mes souvenirs de cette génération qui ne s'est jamais faite aux nouveaux francs en quarante ans doivent m'avoir servi d'exemple à ne pas suivre - je reconvertis en euros. Peut-être aussi parce qu'en francs, les notres, ceux qu'on avait avant, c'est dingue comme tout paraît tellement cheeeeeeer !

21 CHF et des brouettes pour un ELLE allemand et son homologue déco. Quoi, plus de 80 F ? Même avec un ELLE beauté et un ELLE Bistrot en prime, ça fait quand même un peu gloups.

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Mais à Bâle, on trouve aussi les enseignes de modasseries pas chères mais tendance qui font défaut à ma ville que j'aime pas. Et du chiffon à fleurettes tout pile comme il me manquait pour enfin croire à l'arrivée imminente du printemps.

mercredi, 26 mars 2008

Un costard noir, une chemise blanche

J'ai décidé de faire comme si j'avais pas vu. Pas vu que le ELLE de la semaine nous sert en guise d'égéries mode les soeurs Hilton, Kelly Osbourne et consorts people de presse trash, et ce, à plusieurs reprises dans le même numéro. Pas vu qu'Alain Juppé serait un sex-symbol et que Fillon, Delanoë et Moscovici auraient tout compris. Non merci, j'ai pas faim.

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J'ai juste vu qu'il y avait Patti Smith, photographiée par Mondino. Avec son expo à la fondation Cartier, elle est partout, hier rédactrice en chef de Libé. Pour ELLE, elle fait défiler ses photos perso, en particulier ses pochettes de disques.

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La pochette de Horses (1975) est inspirée d'une photo de Jean Genet par Brassaï et par l'allure de Sinatra. Je suis hétéro, et non pas bi, physiquement j'ai toujours été intéressée par les hommes, mais en termes de style vestimentaire, je n'ai pas de genre très défini. (...) Mon amie Ann Demeulemeester me fait des vêtements, et ce sont toujours des veste noires et des chemises blanches, avec de temps en temps un ruban noir, genre Baudelaire photographié par Nadar. C'est mon uniforme.

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Pour Easter, réalisée par Lynn Goldsmith, Patti Smith voulait être photographiée en bergère, avec une robe blanche, des fleurs dans les cheveux et un agneau à côté de moi, par référence à Easter (Pâques). Un peu un tableau à la Marie-Antoinette, en somme ? Ce cliché a été pris par hasard, Patti Smith explique qu'elle se relevait tout juste d'un accident qui lui avait valu plusieurs mois d'immobilisation et qu'elle y aimait son air "souple". Cette pochette a été censurée dans plusieurs pays parce que mes aisselles sont poilues et que je porte ma chemise à l'envers. Je ne me rase toujours pas sous les bras, je trouve ça absurde.

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Quant à la colombe de Wave (1979), Patti Smith avait peur qu'elle ne s'envole. Ce n'est pas du Photoshop.

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Je suis quand même déçue, les dandys sont de retour et ELLE titre Plus costard que jamais. Moi, j'aurais dit Mieux costard que jamais, non, tant qu'à faire ? Donc, le costard est partout, des cours de lycée aux fêtes les plus branchées. Pendant longtemps symbole corporate insupportable, le costard serait de nouveau rock, cet élément de neutralité serait (re)devenu, dans le sillage des mods et des punks, un signe de singularité. Qu'est-ce qu'ils en disent, les Mosco-Juppé ?

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Je n'ai pas été emballée par les pages accessoires. Oui, il y a plein de bracelets. Oui, je le savais.

J'ai été plus sensible à la série mode Entrez dans l'opposition.

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Caroline de Fayet et la photographe Chloe Malett ont bien bossé. J'ai accroché.

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Mais c'est davantage pour l'ambiance.

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Pour le décor.

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Que pour les vêtements présentés, à bien y regarder.

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Et d'ailleurs, le vernis bleu, c'est toujours sans moi.

mardi, 25 mars 2008

La journée de Miss Doodle

Mardi dernier, elle m'a laissé son premier commentaire au nom de Miss Doodle. J'ai cliqué sur le lien et je suis tombée sur ce dessin.

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Il y en avait d'autres, beaucoup d'autres. Et puis aussi des liens vers ses autres blogs. Je suis allée de découverte en découverte, scotchée. Je lui ai laissé un message, elle m'a répondu, nous avons échangé et j'ai eu très vite envie de l'interviewer.

Mon billet aurait dû paraître demain. Sauf que j'ai appris entretemps que nous fêtions notre anniversaire à quatre jours d'intervalle. Le sien tombe le le 25 mars. Aujourd'hui, Andrea fête donc son anniversaire.

Je lui souhaite la plus belle des fêtes et lui cède la parole.

Miss Doodle est née dans le métro le 31 janvier, comment cela est-il arrivé ?

806708680.gifJe prends le métro deux fois par jour pendant 35 minutes, ce qui représente un temps précieux pour faire des esquisses dans mon cahier Moleskine que je colorie plus tard à la maison. Parfois je gribouille seulement. Le 31 janvier dernier, tout d’un coup est sortie de mon stylo une petite dame gribouillée, toute fine, elle se promenait sur ma page, elle dansait, peignait, chantait avec les oiseaux. J’avais envie de lui donner un nom et j’ai tout de suite pensé à la traduction du verbe gribouiller en anglais : to doodle. Et voilà comment Miss Doodle est née.

Miss Doodle présente ses aventures sur deux blogs, l'un en français, l'autre en anglais, voire en allemand, n'est-ce pas un peu compliqué à gérer pour sa secrétaire ? Certains dessins sont communs aux deux blogs, d'autres non, comment s'opère le choix ?

Quand Miss Doodle commençait à avoir beaucoup de succès auprès de mes lectrices anglophones, j’ai décidé de lui créer son propre espace dans lequel elle pourrait s’épanouir. Par la suite, je me suis dit qu’il était temps de présenter Miss Doodle aux Français. Souvent les Français ont un petit blocage en ce qui concerne les langues étrangères et moi, j’ai besoin de pratiquer mon français et de l’écrire, surtout ! L’allemand c’est pour me faire plaisir à mes amis allemands à moi-même. En général, les images seront les mêmes, sauf exceptions qui concernent les jeux de mots que je n’arrive pas à faire passer en français.

Cela signifie qu'en fait, il faut venir regarder chacun des deux blogs !?

Si on aime les langues et les surprises, oui.

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Derrière Miss Doodle, se trouve Andrea, avec le blog Cestandrea mais aussi le site qui présente ton oeuvre en général, y compris tes créations textiles. Ce qui fascine, lorsqu'on découvre ton univers, c'est cette enfilade de "tiroirs", on passe d'un site à un autre, à en avoir le vertige ! Tu racontes sur Cestandrea que tu t'es rendue au salon du livre, dans l'idée de rencontrer des éditeurs et de leur proposer tes illustrations. Aimerais-tu voir un projet d'édition se concrétiser tout particulièrement autour de Miss Doodle, sachant comme tu l'expliques, que c'est un milieu où il vaut mieux connaître quelqu'un qui connaît quelqu'un qui... ?

Les « tiroirs » contiennent toutes mes activités créatives, j’adore expérimenter un maximum avec différentes techniques. J’aime aussi avoir plusieurs projets devant moi (c’est typique pour un « bélier » de s’épanouir un maximum en se lançant dans de nouveaux projets et, avec l’expérience et un peu de chance, il apprendra à les finir aussi…). Ainsi, en ce moment, je suis très concentrée sur l’illustration, l’aquarelle. Je pense que Miss Doodle se prête à être publiée dans des magazines et / ou, pourquoi pas, dans un livre. J’aimerais travailler avec un(e) scénariste afin de réaliser un album « MISS DOODLE », question de lui donner une vraie histoire. Aussi, je viens de déposer un dossier à l’INPI (Institut pour le propriété industrielle) afin de protéger son nom.

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Le métro est un acteur très présent, dans ton univers, Miss Doodle y est née et au fil de tes billets, on découvre les portraits de gens que tu y as croisés. On a le sentiment que tu n'arrêtes jamais, que tout est source d'inspiration, même le plus petit moment "vacant".

Il est vrai que je suis constamment en train d’imaginer mon prochain coup de pinceau, mon prochain trait de crayon, ma prochaine création textile. Ma source d’inspiration est le monde matériel et spirituel qui m’entoure. Les gens dans Paris, la nature (en fait, je dirais qu’à Paris, la nature, c’est les gens), la photographie, les livres, les expositions d’art. Je me réveille souvent vers 4 h du matin et je pense à tous mes dessins et peintures non encore réalisés mais prêts dans ma tête, aux masques textiles déjà commencés que j’ai mis de côté (sous mon lit) pour l’instant et qui attendent d’être finis pour une exposition en Allemagne en septembre.

Quel est ton rapport à la mode ? Il semble que le monde de la mode te soit proche, Miss Doodle se rend par exemple à la fashion week, mais tu parais dans le même temps être tellement à part, comme quand tu expliques avoir réalisé d'après une très belle photo le portrait de MariaCarla mais n'être pourtant nullement fascinée par les "magazine-beauties" ?

Quand je travaillais encore dans de grandes entreprises, j’achetai souvent des fringues très mode. Mon salaire me le permettait. Aujourd’hui, je n’achète plus tellement de vêtements mais j’aime toujours la mode et le design en général, j’aime l’observer, anticiper les tendances et ça m’amuse de regarder un défilé de Galliano ou d’entendre Karl Lagerfeld à la télé. Je regarde aussi quelques sites mode & design sur internet et de temps en temps, j’achète des magazine de mode, Elle , Marie Claire, ou, plus souvent, des magazines de déco intérieure. Cependant, depuis mes études de design textile, j’ai appris à connaître un peu plus le monde « Mode » et ses coulisses. Ce qui me distancie de ce monde si coloré, élégant et fantastique c’est son côté « hors d’haleine », trop rapide pour moi. Je me sens très bien dans une fonction d’observatrice, profitant de ce spectacle formidable que représente la mode.

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Tu expliques avoir peint toute ta vie à l'aquarelle, dans l'espoir de maîtriser cette technique, mais que tu sais que tu ne la maîtriseras jamais totalement. Tu touches aussi à la peinture acrylique, au textile, à la photo : tu ne dors donc jamais ?

Je fais tout en son temps, c’est à dire, je plonge dans l’aquarelle, comme en ce moment. C’est l’immersion complète pendant quelques mois. Ensuite, je passerai au textile à nouveau, tout en pratiquant le dessin tout les jours… Je me couche pas trop tard et je me lève pas trop tôt. Première chose le matin : mise à jour de mon blog, puis sortie pour une demi-heure d’exercice (parfois ça tombe à l’eau), ensuite je fais du dessin jusqu’à 12h15 et hop, c’est le métro. Le soir je reviens à la maison vers 18 h, je dessine une petite heure, je prépare le dîner vite-fais (souvent c’est mon mari qui le fait !) puis je deviens pantouflarde. Je ne sors que rarement, j’aime regarder des films à la télé avec mon mari. De temps en temps je vois une copine, visite une exposition, toujours avec mon cahier d’esquisses ou je prends mon appareil photo et je marche dans Paris.

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Si j'ai bien compris, tu es Allemande, tu vis à Paris, tu parles couramment allemand, anglais et français et très bien l'espagnol, peux-tu en quelques mots résumer ton parcours ?

Cestandrea c’est Andrea, née non loin de Francfort en Allemagne longtemps avant la chute du mur. Souvenirs d’une enfance heureuse, dans une famille à quatre plus le chien, toujours en train de courir dans les champs. Je suis entrée à l’école à six ans, trop tôt à mon goût. J'ai survolé ma scolarité en rêvant et gribouillant. Les choses qui m’intéressent le plus : la nature et surtout les animaux, le dessin, les étrangers et leurs langues, les couleurs. Que voulais-je devenir quand je serais grande ? Vétérinaire, artiste peintre, designer textile, correspondante en langues étrangères, paysanne.

Plusieurs formidables séjours en France dans une famille d’accueil adorable m'ont incitée à me lancer dans des études de langue française pour devenir prof. Après deux années de fac je suis partie pour une année scolaire à Neuilly-sur-Seine en tant qu’assistante de langue allemande. Là, je me suis rendu compte que je n'avais pas vraiment pas la vocation pour être professeur. Suit une année de vagabondage, j'ai vendu des hamburgers sur la côte d’Azur et embarqué ensuite (à Lisbonne) sur un voilier pendant quelques mois, contournant la péninsule ibérique. Je me suis rendu compte que je n'avais pas trop le pied marin…

De retour en Allemagne, j'ai passé mon diplôme d’interprétariat et de traduction, trouvé un travail en tant qu’assistante trilingue dans une entreprise américaine, y suis restée pendant 10 ans, des années très agitées émotionnellement. Pendant tout ce temps, je peins durant mon temps libre, gribouille tout le temps à mon travail, prends des cours du soir pour apprendre différentes techniques de peinture et de dessin. Je rêve alors de faire des études d’art mais n’ose pas quitter mon travail.

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En 1995 l’amour m’amène à Strasbourg, où je travaille pour une ONG européenne, je me lance dans le théâtre amateur, ce qui me permet de surmonter une certaine timidité et je continue à explorer la peinture à l’acrylique. Cinq ans passés dans cette jolie ville, le temps de vivre des expériences fortes et de me trouver un peu plus. Ensuite, en 2001, direction Paris pour prendre en main une nouvelle vie affective et artistique ! Je travaille dans une grande entreprise internationale, prends des cours du soir en CAO. J'obtiens une bourse qui me permet d’intégrer une école de design textile en 2003. J'en sors avec un diplôme de designer textile en poche deux ans plus tard. Depuis, j'ai travaillé un peu dans l’industrie du textile en tant que styliste textile avant de me lancer en free-lance.

Je fais des dessins textiles pour la mode et l’ameublement, découvre que le métier de designer textile demande beaucoup de connaissances et de détermination. Il faut compter 4 à 5 années pour trouver sa place. C’est pourquoi, en attendant et pour pouvoir assurer un minimum financièrement, j'ai pris un travail de secrétaire à mi-temps dans la galerie d’une association de photographie d’art à Paris. Ce travail donne un rythme à ma journée et me permet en même temps de garder le contact avec le monde extérieur.

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Quels sont tes projets, immédiats, et à plus long terme ?

Compléter ma série de dessins aquarelles :

- « les signes du Zodiaque » peindre les signes du Zodiaque, l’un après l’autre, c’est un exercice de liberté et c’est aussi un peu comme une méditation. Je fais d’abord une recherche sur le signe que j’ai envie de peindre, ensuite je prends mon pinceaux et mes couleurs et laisse libre cours à mon inspiration.

- « les bijoux » je dessine des bijoux fantaisies, mes bijoux que je trimballe depuis des années dans un carton et que je ne mets presque jamais. C’est un exercice de style, j’adore repérer et dessiner à l’encre tous les détails d’une perle en argent ou en bois ou en pierre semi-précieuse et colorer délicatement chaque élément ensuite.

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- Raconter la vie de Miss Doodle.

Miss Doodle, c’est mon alter ego, elle voit les choses avec mes yeux.

- Faire un livre pour enfants

C’est un projet sur lequel je travaille avec une amie allemande. Elle écrit des « contes de fleurs », je m’occupe de l’illustration.

- Préparer une exposition d’art textile et de dessins

Cette expo se déroulera au mois de Septembre en Allemagne.

- Développer mes activités de dessinatrice textile

Développer des dessins et illustrations pour la mode et la décoration intérieur, les proposer aux éditeurs de tissus.

Pour découvrir l'incroyable univers d'Andrea :

La journée de Miss Doodle

Miss Doodles Day

Cestandrea, le blog

La galerie d'Andrea 

 

lundi, 24 mars 2008

J'ai envoyé le vintage !

Lorsque Punky B a annoncé que la deuxième fournée de sa rubrique Montre-moi ton look serait consacrée au vintage, j'ai été très tentée de participer.

Avec Bam-Lisa derrière l'objectif, nous avons organisé une mémorable séance de shooting.

Le résultat est en ligne ici. Filez-y, vous verrez, j'y suis extrêmement bien entourée.

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Et juste pour Contessa, dont la curiosité a été aiguisée par mes chaussures crème : les voilà. Elles sont donc portugaises, de chez Silvia Rebatto (printemps/été 2007) dont la production n'est pas toujours fashionistiquement correcte. Mais celles-ci, avec leurs trous-trous et leur patin façon paille tressée, ont achevé de me rallier à leur cause une fois leur confort démontré.

Petites filles modèles le 22 mars 1976

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Dans les pages fourre-tout culturelles intitulées ELLE et les autres de ce numéro du 22 mars 1976, est présenté le premier disque de Judith Magre, réalisé sous l'égide de Jacques Canetti.

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La comédienne indique avoir chanté les textes, en mars 1975, au premier degré, alors qu'elle connaissait un moment de déprime. On y parle d'une femme seule dont les états d'âme correspondaient aux siens. Aujourd'hui, j'y mettrais sans doute plus d'humour, dit-elle.

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Au théâtre Montparnasse, dans une pièce intitulée Même heure, l'année prochaine, Nicole Courcel passe de 25 à 50 ans sans changer un atome de poudre à son maquillage. Une nouvelle perruque (d'Alexandre) mais surtout le temps passe à l'intérieir d'elle-même, dans sa façon de rire, de marcher, de croiser lesmains ou de laisser aller ses épaules. Fascinant.

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Dans les pages mode, une série Masculin au féminin. Avec des tissus frais de chemises d'homme et des formes masculines simples interprétées au féminin. (...) Des formes qui n'ont ni âge ni saison : chemises larges, robes simples, tuniques fendues.

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A l'opposé, une autre série propose sept vêtements de sportifs qui auraient volé aux tenues de soirée leur clinquant. Anne Luntz a eu l'idée des tenues et ELLE offre les schémas pour que les lectrices réalisent les tenues elles-mêmes. L'anorak léger est à réaliser dans trois mètres de lamé acheté au marché Saint-Pierre. On peut aussi l'acheter 199 F chez Zozo (pour un ELLE à 5 F, soit 91,54 € pour un ELLE à 2,30 €).

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La jupe en lamé argent peut aussi s'acheter chez Zozo pour 149 F. Elle se porte avec une chemise de grand-père en étamine de coton de chez Agnès B.

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La marinière marine quadrillée d'or peut s'acheter 140 F chez Pierre d'Alby. Clin d'oeil à Zabou, les bottes blanches sont en caoutchouc.

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Le pantalon de zouave pas très réglementaire est taillé dans un lamé fleuri violet et lurex or. Il se trouve aussi chez Zozo (249 F). La salopette-tablier se taille dans un tissu noir quadrillé de lurex ou s'achète chez Agnès B pour 160 F.

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ELLE a plus d'idées (folklo) que d'argent. De quoi adapter ses tenues marocaines, par exemple un sarouel rouge ou superposer les jupons de coton à la russe.

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La robe chinoise est en jersey et se porte avec une bourse autour du cou. Le pantalon de karateka se porte avec les fameux chaussons chinois à barrettes.

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A Auteuil, Annick Clavier a donné à sa maison un charme colonnial et a tenté de reproduire la chaude atmosphère des maisons créoles. Pour elle, c'est à la fois une chance inouïe et une réussite d'avoir pu recréer l'ambiance de sa terre natale, Madagascar.

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Les coiffures de petites filles d'aujourd'hui ressemblent-elles à celles de leurs mamans ? ELLE s'est posé la question. Pénélope, 6 ans, ne veut surtout pas couper les siens. Sa maman Michèle, présentée au même âge, a, en réaction à la remarque d'une petite fille jalouse qui lui avait lancé Sans tes cheveux, tu ne serais qu'une horreur, empoigné les ciseaux et coupé ses boucles : Mon premier geste d'indépendance !

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Six autres petites filles sont présentées en vis à vis de leurs mamans

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avec les habitudes de coiffure des une et des autres. On s'amuse bien sûr à traquer les ressemblances...

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Coiffures encore dans les pages Idées-ELLE, avec cette fois des nattes, à réaliser avec des bouts de laine ou des liens de peau, sur une idée de Jean-Marc Maniatis.

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Le Bon Magique est une robe tee-shirt bayadère. Plus souple, plus large, plus long, cet été le tee-shirt devient robe. Celle-ci est en jersey de coton rayé de la soie de Paris. En bleu rayé noir ou en rose schocking et rouge elle est vendue avec son écharpe (125 et 35 F).

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Ca marche pour la veste Bibendum. C'est la veste que tout le monde (hommes, femmes, enfants) porte aux Etats-Unis. On la portera en ville comme, sur la photo en bas à gauche, Aurore Clément. et on l'achète en beige, rouge ou bleu chez Globe pour 350 F préconise ELLE.

Vivement lundi prochain !

Ceci n'a rien à voir, mais merci à Mariga(z) qui m'a fait parvenir dans ma boîte aux lettres de la real life un joli tirage photo très "On the road again" Et à très vite sur son blog pour de nouvelles images de voyages.

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(Photo M. Zochowski © Great Sand Dunes NM, Colorado - avril 2007). .

samedi, 22 mars 2008

Totalement barré

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718654440.jpgJ'ai zappé dessus par hasard. Un immeuble lépreux éventré et un homme qui balance les meubles par cette plaie, dans la façade. Un a un, table, lampadaire, armoire s'écrasent dans la cour, en contrebas. Dans l'immeuble d'en face, Coluche (jeune) observe la scène. Quelques images et c'en était fait, je n'ai pas pu décrocher, me demandant sur quel ovni cinématographique je venais de tomber.

129972059.jpgL'homme qui balance, c'est Michel Piccoli. Peu à peu apparaissent à l'image un Romain Bouteille qui passe méthodiquement sa voiture au polish, une Miou-Miou qui suce obstinément son pouce, un Patrick Dewaere CRS puis finalement maçon. Peu à peu, les voisins se mettent aussi à éventrer leur façade, à balancer leurs maigres bien par les fenêtres, et Romain Bouteille finit par défoncer sa voiture à coups de masse. Impuissantes, les forces de l'ordre assistent à ce drôle de ballet mal coordonné.
 
Cet ovni cinématographique, c'est Themrock, de Claude Faraldo.

244305120.jpg Je l'oublie régulièrement, la case ciné trash d'Arte a été déplacée du jeudi au vendredi dans la nuit. En cette semaine de mars où l'on commence déjà à célébrer abondamment mai 68, Arte a diffusé ce film sorti en 1973 mais tellement emblématique de l'esprit de 68. Qui aujourd'hui, oserait tourner et produire un film dépourvu de dialogues, hormis quelques échanges en un sabir indéterminé et moult éructations ? Un film où figurent des étreintes incestueuses et une scène durant laquelle il s'agit, au sens propre, de bouffer du CRS ? Un film qualifié de poème barbare par le Canard enchaîné, dès sa sortie ?
 
Avec 35 ans de recul, ce n'est pas le film, dont le scénario est bien mince (un voyage de l'humain vers l'animalité), et qui traîne tout de même pas mal en longueur (je n'en ai vu qu'une heure mais il en dure près de deux), qui m'a ainsi fascinée.

Non, ce qui m'a fascinée, c'est qu'il y ait eu un jour tout une équipe pour croire en un tel film, pour trouver à le tourner et à le réaliser un intérêt que l'on devine jubilatoire, pour penser qu'il rencontrerait son public, loin, si loin de tout formatage. Un film hallucinant et halluciné.

Selon le générique, les coiffures sont de Carita. Et les meubles jetés par les fenêtres viennent de chez But et de chez Steiner. Pour ceux qui seraient tentés par une séance de rattrapage, ce sera sur Arte les 28 et 30 mars, respectivement à 3 h et 0 h 10.