Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

Et ce n'est pourtant pas parce qu'on leur devrait leur adresser la moindre remontrance.

Moi qui accumule les boots - parce qu'en matière de chaussures, on n'a rien trouvé de mieux question confort, question "qui va avec tout", question "on ne s'en lasse jamais" - à peine essayées j'ai su que celles-ci, ne dérogeraient pas à la règle.

Chez Spartoo, j'ai donc passé commande de ces Arthur que j'avais également repérées, il y a quelques semaines, dans un numéro de Grazia, me semble-t-il.

Ce printemps, j'avais déjà craqué pour MySuelly, avec une touche or, il s'agissait des mocassins Léa, toujours disponibles sur le site.

J'ai un faible pour la marque, dont les modèles ont un petit air légèrement vintage qui signe les grands classiques et une qualité de fabrication irréprochable.

En déco et design, c'est comme en mode. On se lasse, on a envie de nouveauté, on tourne parfois un peu en rond, à l'image de ce que souligne Isabelle au sujet de ces photos de street style qui n'en sont plus vraiment et qui finissent par toutes se ressembler, à toutes présenter les mêmes "it-people".

Alors, quand une chaîne qui (quand elle ne diffuse pas les Grosses Têtes, s'entend) est positionnée de longue date sur le créneau de l'art de vivre prend la peine d'innover, on soupire d'aise et on savoure.

Le magazine Intérieurs, sur Paris Première, vient de diffuser le premier numéro de sa nouvelle formule avec de nouvelles rubriques renouvelant un peu le genre.

OOOOH, un numéro spécial mode des Inrocks ?

Ce magazine qui fait plus parler de lui pour sa directrice que pour son fashion statement ?

Téléchargeons sur iPad et voyons voir, léger sarcasme en bandoulière (forfait illimité Relay, mon ami).

Une fois zappée Daphné Bürki (la vacuité et le contentement de soi de l'équipe du Grand Journal, comment dire...) que reste-t-il ?

Une plongée dans les coulisses de la maison Saint-James aux célébrissimes rayures.

Un calcul implacable sur pourquoi-comment le prix d'un vêtement de marque.

C'était ma fixette de la rentrée : les snekaers avec une jupe crayon.

Voilà au moins une affaire qui roule, je n'ai guère acheté que ça en ce début de saison : des sneakers et des jupes crayon.

Chez Spartoo, j'avais fait un repérage chez New Balance, marque dont j'aime les modèles vintage revisités en couleurs inédites. Le risque, avec ce genre de chaussures plates et très sport, c'est de tasser quelque peu. Mais question confort, c'est incomparable.

Quitte à prendre une jupe tout ce qu'il y a de classique et de... grise, autant y aller fort sur la couleur des New Balance. J'ai donc opté pour une paire de U420 vertes.

Voilà qui me fait au moins un point commun avec Catherine Deneuve. Moi non plus je n'aime pas le mot "bisou".

"Je déteste le mot bisou, je donnerais plutôt un grand baiser qu'un gros bisou", déclare-t-elle dans le documentaire que lui a consacré Loïc Prigent dans le cadre des 160 ans du Bon Marché, "Catherine Deneuve Rive Gauche".

Tourné en noir et blanc, ce film est un bonheur, comme toujours avec ceux signés Loïc Prigent.

En cette saison d'automne qui démarre (hier, pour la première fois, j'ai remis le chauffage), il est temps de songer à s'emmitoufler.

Je ne sais plus où j'ai lu que je ne sais plus qui nourrit une immense admiration pour le travail effectué par Marc Jacobs sur la maille. Moi qui suis fan de jacquard, j'ai de lui un petit pull sans manches à maille reliéfée que je porte d'ailleurs peu mais dont je ne suis pas près de me séparer.

Pour cet hiver 2012/13, sa collection regorge de pièces qui font toutes plus envie les unes que les autres. Notamment... au crochet. Moi qui suis, depuis l'enfance, familière des points et jacquuard tricotés grâce à une grand-mère fan d'ouvrages en tous genres, j'étais jusqu'ici passée à côté du crochet.

Une tentative pour m'y mettre, à l'aide d'un livre, s'étant soldée par un échec retentissant il y a quelques années, j'en étais restée là, jugeant que cette technique ne devait pas être faite pour moi.

C'est parce que je ne connaissais pas encore Eclectic Gipsyland (un petit tour sur son blog vous convaincra de l'étendue de sa créativité et de son talent, côté crochet bien sûr, mais pas seulement). Laquelle est venue à bout de mon blocage en moins d'une après-midi. Et m'a refilé dans la foulée une fixette sur les immenses étoles crochetées de la dernière collection de Marc Jacobs, telle celle qui figure sur l'un des visuels de la marque cette saison.

Me disant, "le point n'est pas bien compliqué, lance-toi, tu verras c'est facile"...

Je passe septembre avec deux fixettes.

Les jupes crayon.

Et les chaussettes.

Pas forcément pour porter les deux ensemble. Encore que.

Pour le reste, j'ai envie de confort, de basique, de non prise de tête.

Et de santiags, peut-être. Un peu. Enfin, tout dépend. Pas tant que je me demande si je peux encore mais plutôt si j'en ai vraiment envie.

Dans son billet, Isabelle évoque ces boots inspiration country qui n'en sont pas vraiment, des santiags, plus faciles à porter, à garder, à ne pas regretter ?

De ces chaussures qu'on porte sans y penser, qui vont avec tout, du tout terrain garanti.

Lorsque je les ai vues chez Spartoo, les Spiral de Ash, j'ai commencé par me dire que non, on en a beaucoup vu de ce genre, et puis des boots j'en ai d'autres, etc. etc.

Les chaussettes portées dans des sandales ouvertes, ça fait quelques saisons que ça dure.

Dans des escarpins, ça vous prend un petit air follement 50. Pas forcément facile à assumer passé 17 ans et demi.

Dans des boots à talons, comme chez Tods, faut voir.

Des chaussettes, partout, je n'ai vu que ça, lors de mon rapide feuilletage éclectique (et à l'arrache, aussi) des "september issues" .

Question contradictions, je ne croyais pas si bien dire.

Mon plus gros achat mode de rentrée a déboulé de là où je ne l'attendais pas...

Que diable étais-je allée faire sur le site de Caroll ?

Je n'en sais toujours rien.

Caroll, c'est pour moi cette marque qui vit sa vie dans son coin. Pas de la fast fashion genre Zara, pas non plus une étiquette qui se la pète un peu hype du style Maje & consorts.

Mais pas très excitante, non plus. Pas une marque pour modeuse, quoi.

Pourtant, tout ce que j'ai pu y acheter, de temps en temps, au fil des ans, a toujours très bien tenu la route. Mais, si les collections sont plus créatives qu'auparavant et comptent quelques pièces intéressantes, les magasins demeurent assez déprimants...

Bref, j'ai-atterri-sur-le site-de Caroll-je-me-demande-encore-comment et j'ai flashé sur cette silhouette.

Des ELLE spécial mode, j'en ai une belle collection. Je ne parle pas de ceux que j'ai acquis du temps où on lisait ici une rubrique ELLE vintage mais de ceux que j'avais achetés, dès la fin des années 80, et que j'ai pieusement conservés depuis.

Même et surtout pour ne jamais plus les ouvrir.

Ils sont là, je ne me verrais pas m'en défaire, c'est comme ça.

Pourtant, au fil des ans, la curiosité, la fébrilité, l'excitation qui entouraient ce qui faisait figure de rendez-vous incontournable s'est sacrément émoussée.